lundi 2 mai 2011

G2.0 : planning



Monday is grey : il faut retourner travailler, il suit le dimanche qui est aussi un jour pourri et c'est trop tôt dans la semaine pour noyer ses problèmes dans l'alcool*. D'ailleurs, l'année dernière (je compte toujours en années scolaires) le lundi était aussi le seul jour de la semaine où je n'avais rien à faire le soir.

Planning : Le mardi c'est poney, cours jusqu'à 19h le mercredi ce qui ampute déjà bien la soirée de toute façon + pot K-fet auquel je suis tenue d'assister puisque c'est moi qui suis derrière le bar ou pendaison de crémaillère/anniversaire (pas d'exception, sur un an …), jeudi c'est Grigri/autre soirée étudiante, vendredi c'est NCIS avec les parents et un doliprane/ibuprofène, samedi c'est activités familiales/soirées avec amis antérieurs à l'Agro, dimanche c'est poney et RER pour retourner à Paris. Et le lundi ? Rien, nada, True Blood/Grey's Anatomy avec des tortillas et du Hummus au fond de mon pieu.


Sauf qu'en septembre mes petits cartons vont atterrir directement dans la collocation G2.0, extension à 5 membres de l'ancienne collocation géranium qui en comportait 3. Fait amusant on peut faire une chaîne avec nos césures : Californie - Chili -> Chili - Nouvelle-Zélande > Nouvelle-Zélande-Pérou > Pérou - Chine > Chine - Australie. **

**En fait je triche un peu parce que Marie McFlurry a fait Chine puis Pérou et notre dernier membre à qui je n'ai pas encore attribué de surnom à chier a fait Australie-Chine.


Nouvelle maison, nouvelles traditions. Sauf que …

Le mercredi sera toujours dédié aux pots K-fet, parce que c'est l'administration qui valide leurs dates et pas moi, les cours de Galop 6/7 ne sont que le lundi et le mardi soir et à moins que mon poney ne meure il faudra toujours que je le sorte le dimanche et que je préfère étaler les chevaux dans la semaine. Grigri a été, à priori déplacé du jeudi au vendredi donc je récupère un jour dans la semaine.


Avec Jaune on avait déjà décidé que le lundi ce serait Gilmore Girls + endives. Il faut savoir que nous nous accordons à dire que Gilmore Girls c'est la série la plus fat qu'on ait jamais vue et que 100 grammes d'endives ne représentent que 34 calories ce qui nous autorise à nous en empiffrer comme on baffrerait du pop-corn au cinéma (d'ailleurs on fait pareil, chacune son saladier toussa). On avait dit qu'on pourrait éventuellement élargir la soirée sous le terme "Lundi-série/ lundi-movie" mais pas plus. Jaune n'est pas sensée habiter chez nous mais il y a un billard dans la résidence alors je ne serais pas surprise qu'elle laisse un sac de couchage traîner dans mon placard.


Marie McFlurry en plus de savoir faire des macarons qui se situent quelque part entre la décision d'arrêter la Star Academy et des macaronis and cheese après un joint est une fervente adepte de fromage et de sushis. Surtout de fromage en fait mais puisqu'elle vit dans un village péruvien sans restaurant japonais et que j'habite dans un pays qui juge bon de faire frire ses makis au fromage fouetté nous sommes toutes les deux en manque de n'importe quel endroit proposant un semblant de cuisine nippone.

Je rejoindrais bien le club fromage mais club cubi serait un nom plus représentatifs de leurs activités et, même si et surement parce que j'aime vraiment le vin, la descente de bombonnette de 5 litres de mélange des vins de la communauté européenne sera désormais restreinte à la consommation exceptionnelles dans des circonstances exceptionnelles (comprendre, week-end d'open-bar). Me goinfrer de morbier tout en tétant du Riesling est donc attribué à la colloc G2.0 et il ne reste que le jeudi de libre …


Comme Grigri a été déplacé du jeudi au vendredi il ne reste plus le jeudi que les soirées des autres écoles soit : la nuit du Styx, et les soirées communes Agro/Centrale, Agro/Ponts, Agro/Arts et métiers … Pas grand chose donc sur un an.


C'est comme ça qu'on boucle on planning sur six mois. J'ai hâte de vivre comme une petite vieille et de finir mes soirées en buvant un lait de grand-mère avec Marie McFlurry.


* Sauf si vous ne vous êtes pas mis une mine le samedi, ce qui est acceptable si vous avez cumulé les mercredi, jeudi, vendredi. Si vous ne voyez pas un semblant de bon sens commun dans la phrase précédente ça veut dire que vous ne buvez pas assez souvent pour que la règle des deux jours de sobriété consécutifs vous autorisent à boire un lundi.



Il n'y a plus de "pic or it didn't happen" qui tienne, ce cheval est VRAIMENT beau comme une licorne. Et je dis ça seulement parce que c'est le mien.

lundi 25 avril 2011

Placoloc


La première règle de la collocation est internationale et assez évidente : pas de gang-bang entre habitants d'une même maison.


Vu le colloc que je paie (parce que oui, l'appartement est à lui) il n'y a pas de risque.


Si Pandora ne faisait pas sa pute et captait le wifi comme partout ailleurs je vivrais probablement dans ma chambre mais comme savoir programmer en C (même pas ++) ça ne t'apprend pas à récupérer ta connexion je vis sur le canapé du salon en éthernet. J'ai sérieusement commencé à y nidifier : un tabouret en guise de table basse avec le coca et un verre à ma droite, un siège à gauche de mes pieds pour ma jambe à demi-cassée, et un tas d'objet sur le coussin du milieu (aujourd'hui : Jack Ender Baron mon disque dur externe, mon appareil photo, un cable d'Ipod, une télécommande, un stylo, un vieil essui tout, un papier de bonbon vide et une boite de chewing-gum).


Je l'aime bien mon colloc mais quand il en vient de ma connexion internet je suis comme un rhinocéros en rut : ne te mets pas entre nous, tu peux pas test. Il y a presque 10 ans quand on avait encore 20h de forfait par mois en 52k je me rappelle que je cachais le modem pour que ma soeur ne puisse pas se connecter et me bouffer mon temps. (Sérieusement, ça faisait 40 minutes par jour, j'ai des circonstances atténuantes.)


Et puis, je dis que je l'aime bien mais en fait je ne l'aime pas tant que ça mon colloc, il n'est pas bien méchant mais il n'est pas bien intéressant non plus. Pour tout dire : il est niais, bien gentil, bien brave …

Il aime le football et n'a pas l'air de comprendre que la cope de los libertadores qui est l'équivalent de la champions league sud-américaine je m'en tamponne le coquillard. Il regarde le baseball aussi, même s'il n'en connait pas les règles, juste pour maintenir sa connexion psychique avec les USA et quand les spurs ou les lakers jouent parce que j'ai réussi à le convaincre de switcher sur le basket il refuse de couiner à chaque panier.


Il est nul aussi quand on en vient aux potins. Je veux dire, le mec est allé aux USA pour rencontrer une fille qu'il connait d'internet depuis genre deux mois et qui a réussi à le présenter à ses parents. Il ne prévoit pas d'aller vivre là-bas, elle ne prévoit pas de vivre ici mais ils passent au moins une heure sur skype tous les jours (et c'est fat parce qu'il dégage du salon). Il est convaincu qu'elle est (Rose) The One. Sauf qu'elle est aussi super jalouse et qu'elle n'approuve pas qu'il boive … une bière une fois toutes les deux semaines devant une assiette de nachos dans un bar sportif. Assez pour lui casser les burnes 45 minutes au téléphone en tout cas.

Moi si j'avais une relation de ce genre là (p < 0.0001) j'aurais matière à parler. Leur truc indéfinissable c'est une golden mine de ragots et il ne m'en fait même pas profiter quand tout ce que j'ai c'est "ouais ben aujourd'hui j'ai acheté des tomates et elles étaient en promo".


Il a 28 ans et parfois je me demande s'il n'est pas encore au collège. Cette pensée est directement reliée au ricanement qu'il peut émettre quand on prononce le mot gay. Ou alors quand il m'explique que c'est normal que le gouvernement décide pour les gens ce qui est bon pour eux. J'avais tendance à croire que le syndrome "la maitresse l'a dit" disparaissait à 10 ans mais en fait non. Quand il me pause la même question pour la 4e fois la seule réponse qui me vient à l'esprit c'est "Si ça t'intéressait tu aurais retenu la réponse".


Je pensais ne pas être douée pour la collocation mais tout bien réfléchi c'est juste que je ne suis pas douée pour prétendre avoir quelque chose à faire des gens dont je n'ai clairement rien à branler.

Il me faut juste un colloc plus intéressant.


Ps : dans 3 mois exactement j'atterris à Chicago, dans 3 mois et 4 jours je retrouve quelqu'un qui partage ma vision de la collocation et de la musique de club.



*Titre by Marie McFlurry

mercredi 20 avril 2011

Sweet home Aulnay sous bois

Vous connaissez l'histoire de la fille qui compte les semaines avant de rentrer en France ? Cette fille c'est moi et avant-hier le décompte en était à pile à S-10. S10 c'est bien mieux que le pick up Chevrolet éponyme et presque aussi bien que la cinquième saison de Grey's Anatomy que je me suis refaite entre hier soir et aujourd'hui dans une tentative désespérée d'éviter le match de foot que regardait le colloc.


S-10 c'est :


Le fromage :

Entre les USA et le Chili le fromage gagne incontestablement la palme des lacunes culinaires internationales. Je n'ai rien contre le babybel mais je suis sure qu'il y a une loi qui rend illégal le fait de le considérer comme du bon fromage.

J'aurais pu y associer le pain mais par un miracle inconnu les chiliens ont appris à en faire du correct (à condition d'aimer le pain très blanc, ni grillé ni croustillé ce qui est mon cas).

De la même façon que j'avais rêvé de piles de gouda, de morbier, de gruyère et de picodons de 5 mètres de haut en forme de gradins en Californie je vendrais actuellement ma soeur pour une tranche de mimolette vieille.


Le cheval :

Il n'y a rien d'aussi imblairable qu'une meuf à chevaux, mais le mien sur une échelle de un à dix il tape dans la licorne.

Dans 12 semaines c'est les championnats de France des clubs donc, à moins que ma soeur se casse un fémur sur un parcours de cross d'ici là, je serai avec un grand drapeau rose et bleu à l'encourager. Le cheval c'est un peu la seule chose qu'on ait en commun dans la famille donc personne n'y coupera, on dormira tous dans nos bungalows à Center Park et on ira tous faire des aller-retours à vélo à Lamotte entre les carrières de dressage, les box et le cross.



Le soleil :

Je commence à me geler les fesses ici, la faute à ma magnifique veste en cuir qui m'a lâchée après 3 ans de bons et loyaux services où je l'ai maltraitée, roulée en boule, arrosée de tout dans les bars.

En changeant d'hémisphère j'arriverai pile en été. Yay.


Les apéros en terrasses avec les potes vieux de 10 ans :

Ce n'est pas que je n'aime pas mes connaissances chiliennes mais comme le SMIG doit être à environ 400 euros par mois ici ils ont tendance à cumuler deux jobs et à ne pas sortir avant minuit. Ça et le froid, ça limite les occasions de se faire un pot au soleil.

Ils n'ont de toute façon pas connu l'époque où j'avais un jean avec des tigres en velours dessus et c'est un sacré facteur limitant du lulz. Vous pouvez le dire, les 90' ont été aussi violentes avec les fringues qu'un clip d'Ottawan.


Les gens qui connaissent les règles du métro :

Le concept de laisser sortir les gens avant d'essayer de rentrer ici n'est pas arrivé jusqu'ici et je ne parle même pas de laisser la place de gauche vide sur les escalators ou dans les escaliers. Parce que non, les chiliens ne sont pas pressés, ils ne courent pas.


Les gens qui parlent français :

Histoire de pouvoir les insulter tranquillement s'ils oublient les règles précitées.


De la musique avec un peu de gueule :

Il y a deux semaines j'étais un des seuls clubs potables de Santiago et tout d'un coup tout le monde s'est mis à sauter partout. Ici, il y a encore des gens à qui Justice fait cet effet avec DANCE. C'est flippant, un peu comme quelqu'un qui considèrerait que David Guetta est la fine fleur de l'électro (ça devrait arriver ici d'un an). Ça et leur passion pour le reggaeton que même jouer Killing in the name en boîte ne peut pas sauver.


Une maison avec double-vitrage et chauffage :

On s'habitue vite au confort de ne pas devoir se promener en manteau chez soi et je ne suis pas pressée de devoir renfiler le mien dès que cette semaine de soleil atypique sera partie.


La FNAC :

Ou la librairie au bout du boulevard Lefebvre. Lire 6 livres en 6 mois c'est hardcore. J'en suis à presque à ramper autour de la ville dans l'espoir de trouver le Rouge et le Noir pour tout vous dire.

Le presque est important, je vais réussir à ne pas toucher à Stendhal tant que Slate et Viceland ne seront pas down.


Ta mère sur chatroulette :

Ce n'est certes pas dans 10 semaines l'inté 2011 mais cette sulfateuse à bombonnette ne va pas se préparer toute seule.

Je sais, nous autres retours de césure envoyons du pâté AOC truffé.

mardi 12 avril 2011

Pretty Little Liars : mais foutez leur des baffes bordel

Il ne me restait plus qu'une saison de Mad Men à regarder et Kyle MacLauchan m'insupporte tellement que je ne pourrais pas regarder Twin Peaks même avec le meilleure volonté au monde.


Sur TVU il y avait Pretty Little Liars qui se promenait et j'étais déjà en train de télécharger la saison 3 de l'amour est dans le pré, ça pouvait difficilement être pire. J'ai commencé la série et je dois en être à peu près à l'épisode 13, une demi-saison environ et la série regorge déjà d'incohérence. Ou alors elle est au contraire hyper-cohérente et ses héros sont effectivement des adolescents cons comme des bittes.


Attention spoilers :


Les 4 dindes accumulent les indices sur le meurtre de leur amie mais au lieu de les refiler au FBI qui a fini par se saisir de l'affaire gardent tout pour elles sans enquêter pour autant. Ce serait dommage de connaître la vérité. Et bien sur elles se font harcelées par téléphone/mail/mots anonymes mais ne préviennent personne. Restons avec notre merde.


Non seulement elles ne disent rien mais elles sont franchement nulles quand elles en viennent à leur traces : détruire un dossier papier volé en le jetant dans une rivière après une randonnée d'une heure, sérieusement ? Aucune d'entre elles n'a pensé au combo gagnant : poubelle métallique + allumette ?


Aria Montgomery qui est jouée par l'insupportable Lucy Hale (qui avait déjà joué dans la très oubliable Privileged) et qu'on a gratifié d'un teen choice award est folle amoureuse folle de son prof d'anglais d'au moins 23 ans. Jusque là, pourquoi pas, mais c'est réciproque youhou. Vous connaissez beaucoup de gens de plus de 23 ans intéressés par foutre sa vie en l'air pour une conne de 16 ans qui ne couche même pas et se fout totalement du détournement de mineur ? Heureusement comme elle dit "T'attirer des ennuis est la dernière chose que je veux".


La mère de Hannah travaille dans une banque mais cache quelques milliers de dollars volés à une cliente dans un paquet de lasagnes dans la cuisine, je suppose qu'elle n'avait pas accès à un meilleur coffre. Ni trouvé de meilleure cachette. Elle a mérité de se faire voler à son tour.


Trucmuche annonce à sa famille militaro-traditionelle qu'elle est lesbienne et amène sa copine à dîner après lui avoir dit que la situation était un peu tendue. Sa copine ne trouve donc rien de mieux à dire que ses parents se sont mariés après avoir eu leurs deux enfants, que son père n'avait pas de bague et qu'il a dessiné l'anneau au marqueur, anneau que sa mère s'est ensuite faite tatouer et le tout en se faisant du pied sous la table. C'est moi ou elles cherchaient les ennuis ?


Spencer, elle, ne peut pas s'empêcher de rouler des pelles au fiancé de sa soeur, mais ce n'est pas sa faute. Elle ne l'a tellement pas cherché que c'est le second à la suite avec qui ça arrive. Encore une fois, pourquoi le fiancé bien plus âgé de sa soeur est soudainement intéressé par une fille de 16 ans, mystères et boules de gomme …


Quant à la morte : Alison elle est juste totalement copiée sur Lilly Kane de Veronica Mars (même les flash-back reçoivent le même traitement couleur pour bien nous faire comprendre qu'on est dans le passé). Sauf que Lilly Kane était crédible et drôle. Alison mérite juste des baffes.


Juste pour rire je vous laisse avec une capture d'écran de la salle de chimie, je n'ai pas réussi à me concentrer sur ce qu'ils disaient avant de faire un screenshot et de me marrer toute seule. Je vous laisse chercher l'erreur, apparemment les gens qui ont rempli le tableau ont arrêté la chimie en 4e …


mercredi 6 avril 2011

On achève bien les poneys.

Je n'aime pas trop les vendeurs, surtout si je parle moyennement leur langue. A vrai dire, pendant des années rien que l'idée d'aller dans une boulangerie inconnue me terrifiait : je bloquais sur ce que j'allais demander : une Festival, une Campaillette, une Flûte, persuadée que si je réfléchissais plus de 3 secondes je brisais un code social et ma vie en même temps. J'ai eu beau m'améliorer avec les années, aller faire les magasins où je ne peux pas me servir toute seule dans les rayons me met très mal à l'aise.

Après avoir reporté l'achat de mon téléphone de trois mois j'ai fini par en acheter un aujourd'hui, un Samsung avec un écran minuscule sans même appareil photo ni internet mais prépayé, léger et qui tiendra parfaitement dans mon sac à main. J'avais aussi dit quand je me suis faite ma fracture de fatigue de la St Valentin qu'il était temps que je m'achète une vraie paire de baskets pour aller faire mon jogging. C'est fait, des Adidas F50 runner, E avait raison, courir avec des chaussures adaptées c'est vraiment mieux. Je flottais littéralement dans mon salon en les essayant. Ça n'a pas empêché mon tibia de me faire comprendre que 20 minutes c'était assez pour aujourd'hui si je comptais remarcher de la semaine mais je ne prend pas ça pour un échec. C'est mieux que rien.

Très fière d'avoir accompli ces achats ennuyeux mais essentiels j'ai décidé de m'accorder une pause "Boutique de boucles d'oreilles, de serre-tête, de colliers et de bracelets". Pas mal de mes boucles d'oreille à faible investissement initial commencent à rouiller et je ne suis pas très sure de mon dernier rappel de tétanos.
C'est là que l'histoire devient intéressante.

Pendant que je regardais perplexe un collier en me demandant s'il était mieux que celui que je venais de laisser, la boutique a passé notre chanson au poney anglais et moi. Laissez moi vous raconter.

C'était à la soirée Lady Gaga, j'avais passé la première soirée de la soirée à faire des saladiers de Mojitos que j'ai essentiellement bus toute seule parce que les américains ne comprennent rien à la beauté des cocktails. Je crois même avoir poussé le vice jusqu'à jouer au mojito-pong tellement ils étaient bons. Poney qui y avait goûté était d'accord avec moi, peut-être juste par gentillesse vu que j'avais dû remplacer le sucre de canne par du sucre glace. Passons. Si le début du milieu de soirée s'est probablement noyé avec de la bière de flip-cup et du Bailey's en shots, je suis assez sure de la fin du milieu de soirée : me faire des Cosmolitains avec mes bouteilles cachées et dire à un type "Non, tu ne goûtes pas mon cocktail, je t'en fais un si tu veux mais je ne partage pas ma bouffe une fois qu'elle a touché mon assiette".
Ça se termine par des body-shots de tequila.

Il devait être autour de 2h30 du matin et la fête était devenue étrange : quelqu'un avait posté l'adresse sur internet et des tas de gens qu'on ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam débarquaient et poney s'ennuyait un peu. Il s'est tourné vers moi et il m'a dit "Hey, do you want to have a spin in Porsche ?" Parce que oui, poney anglais à une Boxter, rappelez vous.
Comme je venais d'arriver en Californie et que poney anglais n'était pas encore mon poney mais juste l'ami-riche-qui-ne-se-ruinera-pas-en-m'offrant-un-mojito-arrête-de-te-sentir-coupable je lui ai demandé si c'était bien juste un tour. Genre qu'il me dépose pas n'importe où super loin de mon vélo.

J'ai laissé mon sac à main chez Stephanie qui hébergeait la fête en l'absence de ses collocs, il a décapoté la Porsche et on est allé griller les limitations de vitesse de Russel Blv. On a braillé du rock anglais, essentiellement de Police et après il a mis notre chanson tout en me disant de checker les paroles le lendemain sur internet. (Je ne m'en rappelais pas le lendemain ni le surlendemain et il avait eu l'air très déçu de ma nonchalance vis à vis de ce monument quand il s'était enquis de mon avis sur la chanson la semaine suivante.)


On a fini par faire demi-tour et il m'a demandé si je voulais rentrer chez Stephanie. Je lui ai dit que oui vu que mes affaires étaient chez elle. Il me semble me rappeler qu'il a lâché un commentaire peu gracieux sur les filles qui oubliaient tout. Commentaire que je n'ai pas compris vu que pour moi on était vraiment juste parties faire un tour de Porsche parce qu'on s'ennuyait. C'est mon côté neuneu, sa voiture c'était son dernier verre chez moi en fait.

On n'est pas restés longtemps chez Stephanie de toute façon : environ 10 minutes avant que les flics n'arrivent et fassent partir tout le monde. Poney m'a dit qu'il me ramenait chez moi parce que ce n'était pas une bonne idée de rester. Bourrée-gentillette-serviable, je n'avais ni eu le temps de dessouler ni de me souler plus et donc gardais mon ahurissement béat, je lui ai dit que non parce que Stephanie était mon amie et que j'allais l'aider à nettoyer la maison. Fin de la soirée.

Je pense que c'était la seule fois où j'ai eu une chance avec lui. Après c'était du "on the hook". Et je n'ai toujours pas compris s'il cherchait à me faire passer un message, si la fille de la chanson c'était lui ou s'il était juste aussi ivre que moi. Si toi aussi tu veux donner ton avis 8 mois après tu peux jouer au grand jeu "Poney anglais est-il un connard, un crétin ou un super-égoiste" dans les commentaires.

Retournons dans le magasin de colliers. La chanson sonnait beaucoup plus plaisante et en cherchant sur youtube en rentrant j'ai fini par comprendre pourquoi. Ni la même chanson, ni le même groupe. Juste une énumération de jours dans le refrain aussi.


The Cure, oui, forcément. Ils ne jouent pas dans la même cour que Sting, au moins dans mes oreilles. J'aurais dû me douter que ça ne mènerait nulle part, l'anglais et moi, je garde pour Sting un fond de mépris tout à fait lycéen (c'est à dire motivé par l'opinion de ma camarade de classe de l'époque et des 8 chansons que je connais pour chacun d'eux). A quoi je pensais ? A des sièges chauffants je pense, mais ça méritera une autre histoire intitulée "Pourquoi mettre des talons pour Trivia Night est une énorme erreur si ton amie a systématiquement plus 30 minutes de retard".

Goodbye pony. Cure toujours.

lundi 4 avril 2011

Scream 4 dans ta culotte

Quel est le rapport entre certains états d'Australie, le Chili, la Colombie, l'Irlande, Malte et le Venezuela ?

C'est simple, l'avortement est interdit sauf cas spécifiques : danger de mort pour la mère, viol, malformation du foetus étant les seules dérogations dans les meilleurs des cas.


Pourquoi le Chili gagne le pompon haut la main ?

Le fait que l'avortement soit interdit dans toutes les situations pourrait suffire mais pour être surs de ne pas se faire souffler le trophée (je ne me suis pas renseignée outre mesure pour le Vatican mais j'ai comme idée qu'ils doivent concourir pour le titre eux aussi) ils ont interdit la pilule du lendemain en 2008.


Et c'est comme ça que tu as Fukushima entre tes cuisses tous les mois, sauf que là tu pries pour que ça fuite et que tu ne vas pas te priver de manger des sushis : c'est fortement déconseillé aux femmes enceintes. Avec les 98% d'efficacité du préservatif masculin et les 99,7% de la pilule (test PEARL) en utilisation correcte tu avais arrêté de paniquer à moins de 3 jours de retard de tes règles depuis tes premiers rapports : tu as suivi la notice, tu n'es pas tombée enceinte, tu n'as pas attrapé d'IST : tout va bien. Il y a aussi que c'est rassurant d'avoir une solution de secours à moins de 1500 euros (le prix d'un aller-retour Paris-Santiago de dernière minute), ça te rend beaucoup moins encline à la panique prématurée de type "je dois avoir mes règles dans 3 jours, comment ça je ne les ai pas encore ?".


J'ai découvert la législation locale cet après-midi. La première chose à laquelle j'ai pensé c'est à ce non chef d'oeuvre de la littérature adolescentes : 4 filles et un jean, le dernier été. Tibby est en retard de quelques jours et essaie tous une ribambelle de stratagèmes pour avoir ses règles allant de se taper sur le ventre à mettre ses plus beaux sous-vêtements.


J'ai tout d'un coup très envie de devenir abstinente pour les trois prochains mois. Savoir que j'ai 2% de chances de tomber enceinte dans un pays interdisant l'avortement et la pilule du lendemain même en faisant tout bien est tout simplement terrifiant et tout d'un coup je comprend mieux les chiliennes. Je comprend pourquoi elles sont si conservatrices, pourquoi elles beaucoup veulent se marier rapidement et se faire entretenir : dans un pays qui t'interdit de posséder ton propre corps de façon si évidente ça ne me semble plus si illogique de vouloir imposer cette responsabilité à quelqu'un d'autre aussi. Il faut être deux pour faire un enfant et puisqu'on ne te laisse pas le choix de le garder ou pas , même si ce n'est pas élégant de l'imposer à quelqu'un d'autre, c'est assurément soulageant.

Oeil pour oeil et dent pour dent.


Sur ce je vous laisse, j'ai prévu de manger du saumon cru, de faire de la corde à sauter, de l'équitation et d'aller acheter des aiguilles à tricoter. Juste au cas où …


PS : Néo m'a filé les liens de ces émissions : le sexe autour du monde diffusées sur TV5. Je n'ai pas fini de toutes les regarder mais c'est intéressant, bien fait, pas vulgaire ou racoleur et pour une fois ça ne s'intéresse pas qu'à la France et aux USA.

mercredi 30 mars 2011

Traverser les Andes



Je profite du fait qu'un protozoaire péruvien soit en train de manger le foie de Marie McFlurry, la privant de ce fait d'alcool et de gras, pour dire encore une fois : "Le Tiers-Monde c'est vraiment à chier".


Le Chili qui ne fait pas réellement parti du Tiers-Monde de toute façon a quand même quelques qualités. Les Andes par exemple !

Comme j'avais du temps et que mon visa tourisme touchait à sa fin je suis allée faire un tour en Argentine. Deux jours, essentiellement passés sur la route entre Santiago et Mendoza, c'est à dire dans les Andes, à quelques kilomètres de l'Aconcagua (>6000m, oui, ça tue sa race de petit poney).


De Mendoza il n'y a pas grand chose à dire, c'est une ancienne ville chilienne donc ça ressemble à une ville chilienne. Manger au resto ne coûte rien (sauf au MacDo dont les prix semblent fixes partout dans le monde, quel que soit le revenu moyen), pareil pour les bars.


Ma chambre d'hôtel était un peu pourrie mais suis contente d'avoir réussi à en trouver une étant donné que ma CB ne passait pas sur internet pour en réserver une avant d'être sur place.

De retour à la frontière le douanier avait l'air plus perplexe devant mon ancien visa américain que devant les 5 tampons chilo-argentins qu'ils avaient réussi à coller sur une seule page. Je suis recentrée au Chili avec un nouveau visa pour 90 jours, la vie est belle.

vendredi 11 mars 2011

Crash award, le mauvais goût récompensé

Paris, c'est un mythe dès que l'on traverse une mer autre que la Manche, et les parisiennes aussi. En temps que parisiennes expatriées nous sommes priées de ne pas être drôles, de ne pas savoir parler anglais et de vomir des paillettes sans tacher notre robe Channel et chanceler sur nos Louboutins.

La tequila et mon amour des cheeseburgers (surtout après de la tequila) me gouvernant je suis une fille, parfois involontairement, drôle, parlant anglais, rentrant avec une robe qui sent la clope froide, pieds nus et les chaussures à la main*. Vous aurez compris que j'ai beaucoup de choses à rattraper quant à la diffusion du charme à la française.

Ce qui passe par cacher à mon entourage des choses que je trouve formidables mais qui sont aussi socialement inacceptables que de ne pas se laver les mains après être allé aux toilettes.


Après m'être dandinée un casque sur les oreilles sur "Hotel Room Service" de Pitbull dans mon labo de géographie j'ai fait un rapide sondage parmi les gens en lignes sur mon FB ou sur skype. Marie MacFlurry, de façon tout à fait prévisible (c'est dire comme je connais mes amies) adore t.A.T.u., mon ex de lycée aussi à l'époque, ça doit être une maladie contagieuse. E. a sobrement avoué adorer Melrose Place et Lul adore Plus belle la vie, je ne jugerai pas. Quant à Jaune, elle ne vaut pas mieux que nous, elle connait toutes les paroles de Roméo & Juliette la comédie musicale, j'ai été fan de Notre Dame de Paris, comme tout le monde en 1998.


Il est temps d'attribuer mes crash awards. Oui, comme dans crush.


CRASH AWARD musical : Ke$ha.

C'est sur qu'elle ne fera jamais la couverture des Inrocks mais il y a quelque chose de jouissif dans le fait de danser sur du Ke$ha dans un mauvais bar. Ses textes frôlent le néant et ne font que raconter comment se saouler et faire la fête. Mais quand Lady Gaga avec "Born this way" me faisait vomir en s'auto-parodiant involontairement Ke$ha avec Blow envoyait un clip qui tuait sa race de petite licorne (littéralement). Elle a un goût vestimentaire déplorable mais pour shaker son boule sur un dancefloor ou pour essayer de garder les yeux ouverts dans le métro c'est fantastique.

Etaient aussi en lice : Pitbull, Shy'm, Florida, LMFAO


CRASH AWARD télévisuel : Jersey Shore

Pour ceux qui m'auraient loupée sautillant partout en gloussant : "Jwoow elle est faaaaat" récapitulons. 8 jeunes américains originaires d'Italie (selon leurs critères propres) adeptes du GTL : Gym Tanning Laundry qui sortent tous les soirs se mettre une race en boîte aux frais de la princesse. En gros. Et c'est magique. Surtout depuis que je suis une expatriée de la Californie. Regarder Jersey Shore c'est comme rentrer à la maison (le Kvo) ou sur G St à Davis.

Etaient aussi en lice : 90210, Greek, Gossip Girl, Glee


CRASH AWARD du poney : Guillermo Garcia Gomez

Dans Weeds, je dirais saisons 4 à 7 approximativement. Il est petit, gros, raciste, misogyne et il porte des chemises à carreau sur des t-shirt blanc. Ça fait un peu beaucoup pour un seul personnage de fiction. Y'a rien à faire, je ne comprend pas pour Nancy fini avec le patron du cartel plutôt qu'avec lui (oui spoiler, rien à foutre). Ça doit être parce qu'il me rappelle un petit/gros/chemises à carreau à qui je n'ai pas eu le temps de dire au revoir.

Etaient aussi en lice : Navid dans 90210, Dan dans Deadwood, Pauly D dans Jersey Shore, Cappie dans Greek


Il y a d'autres choses à récompenser mais il faudrait leur créer une catégorie spéciale : les mégane cabriolet jaunes, les burritos de Chipotle, Hercule et Sherlock, l'abus de "faaaaat" dans une conversation, 4chan, New Look, manger la glace à la cuillère dans le pot et remettre le pot à demi mangé dans le frigo (c'est sanitairement immonde), Twilight (mon précédent ordinateur avait pour second prénom Edward).


*En vrai non. Au Chiil personne ne danse avec une robe donc mes DG passent très bien en boîte et même sinon je ne suis pas conne au point d'aller danser avec des talons. En 6 mois à Davis je l'ai fait deux fois : une fois pour avoir une virée en Porsche au lieu de pédaler sur mon vélo et l'autre fois je suis rentrée pieds nus, l'une des deux m'ayant lâchée en route. Mauvaise idée donc.

lundi 7 mars 2011

Le droit des femmes dans ma gueule

Ça fait longtemps que je n'avais pas écrit d'article, il faut dire que j'étais très occupée à prendre sur moi pour ne pas sauter de la voiture en marche pendant que mes parents se lançaient cartes routières et guides touristiques aux visages pour savoir quand ils avaient pris la mauvaise sortie tout en écorchant le nom de toutes les villes traversées.

Les joies des vacances en famille, vous connaissez surement pas, la peine de s'étendre plus longtemps dessus.


Mes parents - que j'aime - étant repartis à Paris et mon besoin de calme ayant été restauré à grands coups de Deadwood (qui tue sa race de petit poney cela dit en passant) je peux me focaliser sur quelque chose n'ayant rien à voir : le droit des femmes à disposer de leur corps.


Non, je ne vais pas parler IVG mais tampons. Tout de suite ça fait moins engagée, je sais. On s'en remettra.

Et pour faire cela Néo, (qui est une fille, rapport à son manteau Matrix en seconde) dit que je dois écrire "parce que c'est la seule chose qui soit entrée dans mon vagin depuis longtemps". Ce qui est vrai. Et j'en ai pas honte : combien de gens peuvent dire qu'ils n'ont pas couchés depuis leur anniversaire ? Moi oui, même si c'était tout à fait fortuit à la base.

(Dans ma vraie vie, je me mords les doigts d'être au Chili et je regarde tous les jours les promotions pour la Thaïlande.)


Si toi aussi tu aimes observer tes voisins au supermarché tu as dû remarquer avant moi comment ils cachent certains articles. Ça ou alors toi aussi tu as déjà eu 15 ans et une panne d'article douteux. Comprendre quoi que ce soit ayant un rapport avec ton sexe.

Au Chili ça ne marche pas comme ça.


J'aurais été ravie de devoir enfouir une boîte de tampon sous ma barquette de champignons ligot. Mais non. Après 10 minutes d'inspection méticuleuse du rayon "hygiène féminine" j'en ai conclu qu'on ne vendait que des serviettes hygiéniques.

Et là, ça ne va pas être possible. Déjà parce que j'ai encore des kilos à perdre et que je me suis cassée une jambe le jour de la saint valentin en allant courir tous les jours sur du béton dur avec des chaussures de skate. (Enoncé comme ça j'ai envie de dire : bien fait pour ta gueule, la chute de l'histoire étant évidente. Dans la vie de tous les jours on pense que les fractures de fatigue c'est juste bon pour les femmes à ostéoporose et donc ménopausées.

Chose que je ne suis pas. Donc j'ai besoin de mes tampons pour aller à la piscine. CQFD)

Ensuite parce que je n'ai pas vécu d'intenses moments de gène dans mon apprentissage du tampon pour retourner aux couches culottes moites que tu te demandes tout le temps si elles ne vont pas déborder.


30 minutes de métro et un supermarché géant plus tard je me suis retrouvée devant un minuscule rayon de 20 cm qui vendait des tampons par boîte de 8. Et choisis ta taille mais très approximativement. Et n'espère pas prendre ton sac à main parce que rien que l'applicateur ne rentre pas.


Le féminisme commence par une boîte de tampons.

jeudi 10 février 2011

Petit poney a une sale gueule

J'étais pépère dans mon canapé à profiter de mon mois de vacances forcées par fermeture de l'université en février, café dans la main gauche et I am not a whore (LMFAO) dans les oreilles. On commentait distraitement le pourrissage des boîtes mails de l'Agro par la FIF avec AgAAthe qui avait la flemme de réviser son partiel du lendemain.
On a biatché sur la nouvelle présentation de photos de Facebook qui m'a permis de tomber sur une photo inédite de mon poney qui avait été virée du mur mais pas de l'album d'une copine.

Comme Comtesse est un gros poney je switchais immédiatement sur ma conversation Skype et m'apprêtais à couiner un "il est beauuuuuuu" prépubère.
Sauf qu'en fait non. Objectivement, poney est franchement laid. Poney a des tas de qualités mais poney n'est pas beau. Même en photo, même après photoshop, même après 4 longs islands. Ça ne m'empêche pas de me lever à 4h du matin pour prendre un appel quand poney oublie qu'on a 5h de décalage horaire (cf les Longs Islands précités), ça m'empêche juste de pouvoir couiner "il est beauuuu" quand j'ai saturé mon interlocuteur de toutes les photos que j'ai pu trouver de lui.

Je revendique le droit de poneytiser un moche et de le savoir. De ne pas me cacher derrière des phrases comme "je le vois avec les yeux de l'amour", de ne pas subir les "tu pourrais faire bien mieux". Ta gueule connasse t'as vu le boulet que tu te traînes ? Forcément, on a le temps d'avoir des abdos quand on est chomeur longue durée. Non chérie, le fait qu'il t'interdise de sortir "parce qu'il a confiance en toi, c'est aux autres à qui il ne fait pas confiance" n'est pas le signe qu'il tient à toi.

Et sinon mon poney est chouette. Et s'il ne l'était pas ce ne serait pas grave parce que j'en ai des tas d'autres mais ils sont moins joignables en ce moment. Par contre ils sont plus beaux, vous êtes rassurés ?

PS : si on pouvait m'expliquer comment (et pourquoi) quelqu'un est arrivé chez moi avec "boire prendre une douche 13 euros par heure box pour banli" comme mots clés de recherche ça me ferait assez rêver.

lundi 31 janvier 2011

Comtesse c'était mieux avant

Cet article est pour E. qui trouve que ce que j'écrivais était vachement plus intéressant quand je bavais mes sentiments sur un skyblog. Que celui qui n'a jamais abusé du giff pailleté me lance la première pierre. (Et là Comtesse se fracasse toute seule sur un rocher, mais une granodiorite parce que c'est sa préférée.)


Après mon quart d'heure de lamentations quotidiennes sur Santiago qui est de moins humble point de vue juste la version agrandie de Aulnay sous Bois (si vous ne connaissez pas vous pouvez la googler vous n'avez rien manqué), c'est à dire un assemblement disparate d'immeubles beiges dégueulasses par la pollution et de gens imblarables qui marchent lentement dans les rues … En plus il n'y a pas de sushis bar dans mon quartier.


Au milieu de ma diatribe plus très enflammée (je commence à l'avoir répétée un certain nombre de fois, elle perd de sa vitalité, un peu comme une pile alcaline marque Carrefour) elle m'a interrompue pour me dire : "Y a t'il un endroit au monde ou tu te sentes chez toi à part Grignon ?"


(Parce que oui, E. parle réellement comme ça, elle n'a pas besoin de glisser "putain", "bite", "sa mère" ou "petit poney" dans chacune de ses phrases pour qu'elles lui sonnent familières. Cette fille est un modèle qui peut vite être fatigant si vous essayez de suivre son exemple.)

J'ai répondu quelque chose comme "Si je te dis pas vraiment … Mais des fois je me dis qu'en d'autres circonstances ça aurait pu marcher"


Et après avoir énuméré les endroits où j'ai vécu (je vous passe la liste) et comment ça aurais pu être mieux elle a fini par me dire qu'elle m'emmènerait en week-end : "je crois que je connais un endroit ou tu serais bien."


Dis comme ça, on pense en premier à un endroit reposant avec des tas de messieurs en blouse blanche vous gavant de Lexomil.

Passe ensuite une seconde phase de culpabilité parce que normalement vos amis n'essaient pas de trouver un endroit où vous seriez bien, ça prouve juste que vous êtes inadaptés à la plupart des villes pour ne pas dire au bonheur.

Et ensuite vient l'acceptation. On se dit que finalement ce ne serait pas si mal un endroit où l'on serait bien, tant pis si l'on doit pour cela porter une étiquette "je me suis faite aider".

Elle n'a pas voulu me dire où c'était.


J'imagine que c'est un endroit où il fait chaud, parce que je n'aime plus l'hiver, on ne peut pas sortir de chez soi pour regarder les gens passer. Avec la plage, mais pas trop de sable parce que ça s'infiltre partout et ça gratte dans vos chaussettes. Une petite brise le soir pour pouvoir monter à cheval et s'endormir facilement.


Il y aurait des tas d'endroits où aller manger en terrasse ou boire une Piña Colada entre copines et le serveur vous sourirait en vous les apportant. On pourrait aller partout en vélo en attendant que j'ai l'argent pour m'acheter une Audi TT décapotable et des MacMorning à déguster sur le parking de la plage dedans.


La ville ne serait pas trop grande et vous rencontreriez toujours quelqu'un que vous connaissiez en allant au supermarché, ouvert 24/24 pour les insomnies de 1h du matin. D'ailleurs vous seriez heureux de croiser vos connaissances car les gens seraient tous vos amis, ils seraient ouverts et voteraient tous à gauche, liraient des livres et Courrier International sans être pédants. Ils vous emmèneraient au cinéma qui ne couterait plus 8 euros la place.


J'y aurais un chouette boulot genre recherche en biologie moléculaire dans un labo avec des subventions permettant d'acheter une nouvelle machine à PCR quand l'ancienne ne marche plus.


Et le soir je rentrerais chez moi avec mon super sac-cabas.


PS : Je savais bien que Metallica me renvoyait à mes 15 ans, je n'en écouterai plus jamais toute la journée.

PS 2 : si par hasard vous connaîtriez un endroit approchant, feel free to text me. Ou juste de me l'indiquer.

jeudi 27 janvier 2011

Tourner 7 fois sa langue dans sa bouche

Non, cet article ne parlera pas de comment bien embrasser. Ça aurait pu hein. Mais juste non. Comme ça.

Il y a une raison pour laquelle on nous dit de tourner 7 fois sa langue dans a bouche, ou de faire 3 mouvements de base de la macarena avant d'appuyer sur Enter. Ça vous évite des moments gênants. Sauf que, évidemment, si vous tournez littéralement 7 fois la langue dans votre bouche avant de parler vos interlocuteurs vont finir par se demander si vous n'êtes pas légèrement retardé.

Si on se base sur ce seul raisonnement j'ai été particulièrement vive aujourd'hui et la journée n'est même pas terminée.
Top 3 des réponses vaseuses et blagues foireuses que j'aurais pu m'éviter.

Number 3 : (GNEHH ??)

6h30 du matin, Skype qui sonne. Il faut savoir que Skype ne me réveille pas en général (et non, ce n'est pas seulement pare que d'habitude quand on m'appelle au milieu de la nuit je cuve ma barrique de vodka) et donc que je le laisse tourner en même temps qu'amule et Safari (qui me réveille le matin parce que je n'ai pas de réveil et pas de portable ici).
Bref, avec mes yeux tous collés je m'empare du Macbook, frotte le pad pour voir qui m'appelle. Oh, joie et bonheur c'est le poney ricain. J'ai déjà des bites qui clignotent dans les yeux et j'essaie d'appuyer sur décrocher (ce qui prendra 5 sonneries environ que je passerai dans la terreur qu'il raccroche).
Heureusement en Californie il est 1h30 du matin et le poney est en train de fumer de l'herbe avec son colloc (celui qui est beau comme un dieu grec, pas celui qui a une Porsche et qui ne veut plus me parler). J'entame une difficile conversation en anglais parce que ce n'est quand même pas ma langue maternelle et qu'avant ma caféine en IV je ne suis pas bonne à grand chose et il me sort un truc qui ressemble à "Him told me he wish you were dead".
Le colloc qui a une Boxter, je savais qu'il ne me portait pas spécialement dans son coeur mais c'est pas comme si on avait été total in love à un moment quoi. Normalement on se contente de s'ignorer superbement et de foutre mal à l'aise tous nos amis communs qui ont fini par faire des soirées avec l'un ou l'autre. Suspectant une mauvaise compréhension du californien planant je demande donc de répéter avec un GNEH des plus gracieux.

Comment briller devant les types qui nous font baver.
Nafout, il a dit "You should come visit us, we miss you". Ouais, mon poney est un grand orateur après le 1$ beer night du mercredi dans notre bar préféré.

Number 2 : (Pas pour sucer des bites)

Ça avait bien commencé, j'étais juste en train d'expliquer sur Skype à Marie MacFlurry que les dents de sagesse c'était bien de la merde, que ça prenait de la place dans ma bouche et qu'on m'avait pas arraché 4 dents (des prémolaires je crois) pour les remplacer par 4 plus grosses. (Le fait que je ne sois plus jamais retournée chez mon orthodontiste après qu'il m'ait eu retiré mes bagues peut avoir un lien.)
Arrive la question fatidique : pourquoi on t'a arraché des dents.
J'ai 22 ans, jamais eu une seule carie. Je pourrais faire la version longue et lui parler de TOUTES les dents qu'on m'a arrachées (et il y a en a moultes puisque mes dents définitives poussaient derrière mes dents de lait, ouais comme un requin).
Donc je répond "Pour me mettre un appareil dentaire". Ça aurait suffit. Et je rajoute quand même "Et pas pour sucer des bites".
Comtesse, encore un grand moment de classe à ton actif.

Number 1 : (Not interested, already seen that)

Le contexte ? Toujours sur Skype, après être allée chercher ma bouteille de Coca Zéro (parce que oui, bien sur, boire de la caféine à 6h45 du matin quand votre réveil n'est pas sensé sonner avant 8h c'est intelligent) poney ricain soul (mais pas trop sur son échelle, j'aurais pas remarqué s'il n'avait pas signifié être dans l'impossibilité de répondre à son oncle, musulman pratiquant et conservateur qui aurait pu le balancer à ses parents qui ne connaissent pas la moitié de sa vie de débauche) mais un peu plus défoncé m'annonce que son colloc est prêt à me montrer sa bite si je lui montre mes seins.
Comme il est 6h45 du matin et que je suis totalement sobre l'idée me paraît TRÈS stupide. Au vu de la qualité de l'image ils ne sont pas sur l'Iphone du poney ce qui autorise les screenshots. (On n'est jamais trop paranoïaque). Et aussi très inutile, vous m'avez tous les deux déjà vue toute nue et vice-versa …
Et comme il est toujours à peu près 6h45 du matin la vérité a franchi mes lèvres "Not interested, already seen that". Ça aurait pu être pire, ils auraient pu ne pas être déjà au courant, j'aurais pu dire oui. J'aurais pu répondre "You both already saw me naked" ou n'importe quoi d'autre.
Ou alors j'aurais pu trouver quelque chose qui ne rappelle pas que j'avais chopé les 3 collocs de leur maison. Ouais, Comtesse vieux tapin je sais.


Et si vous trouvez que c'est pas un si mauvais score pour la journée il n'est que 19h35 et j'ai passé le reste du temps à dire : "Ola" avec un sourire de potiche (vous vous rappelez).

PS : Video Phone c'est quand même l'histoire du clip le plus moche de Lady Gaga ET de Beyonce.
PS2 : on devrait tuer les cons qui abusent de l'air climatisé.
PS3 : je vous dirai bientôt si craquer pour un gel douche au chocolat parce qu'on est clairement en manque de gras c'était une bonne idée ou pas.

mardi 25 janvier 2011

Comment ça agence de voyage ne rime pas avec pute ?


Yay ! J'ai exactement 20 jours de vacances dont je ne sais pas quoi faire. Mettons les choses à plat : je savais exactement quoi en faire : me casser 2 semaines et demi en Californie. L'été au Chili c'est surfait de toute façon, il fait à peine 32°C alors que je me prélassais par 40°C fin septembre à Davis, Ca.

J'avais trouvé un super billet d'avion pour dans 6 jours me coûtant à peine un SMIG, avec départ de Santiago tard le vendredi soir, escale de 8 heures à NY samedi dans la journée, puis escale à la con à Dallas et atterrissage final à Sacramento le samedi soir à 22h30. Un plan de merde quoi, mais c'était le moins cher.

J'avais compté soigneusement mon argent, centimes compris, en euros, en dollar et en pesos, je m'étais préparée à l'idée de devoir faire une croix sur mon coca et de devoir boire de l'eau à mon retour. Et après j'étais partie en week-end.

Je reviens à mon retour toute excitée, checke ma boîte mail pour vérifier la confirmation et là, horreur et damnation, tourments éternels. Paiement refusé. Mademoiselle vous avez dépassé votre plafond pour ce mois-ci. C'est pas de ma faute mec, tout ce que j'ai acheté ce mois-ci c'est EXACTEMENT un aller-retour Paris-Santiago et un Santiago-Sacramento (le second était un epic fail).
Et par dessus la jambe last-minute me dit que j'ai jusqu'à samedi 22h pour régler le problème. Forcément on était lundi matin quand j'ai ouvert mon mail - week-end dans une zone sans internet du Chili oblige.

Chère dernière minute.com, tu serais gentille de ne pas trop me prendre pour une conne à l'avenir. Déjà que m'envoyer à New York c'est pas le chemin le plus court entre Santiago et la Californie (le coin en bas à gauche et le coin en haut à droite) vouloir me faire passer ensuite par Dallas, mère patrie des rednecks (et toujours pas franchement dans l'alignement de Santiago-Sacramento ou de Sac-NY) étant la cerise sur le gateau.
Mais alors, la cerise confite dans mon Adios Motherfucker est apparue après un rapide calcul. J'ai réservé mon billet à 2h de l'aprem, ce qui nous donne environ 6h du soir, samedi en France. Expliquez moi comment, même en ayant ouvert ce message dès son ouverture j'aurais fait. Je ne sais pas vous mais ma BNP personnelle elle est fermée le samedi à entre 18 et 22h.

Je vous pisse donc à la raie chères agences de voyage. Je viens d'économiser un SMIG ce qui me permettra d'aller au Brésil en mai quand ce sera l'hiver chez moi et de m'acheter une paire de chaussures pour glander pendant 20 jours.

PS : j'ai survécu à mon premier tremblement de terre. Ma voisine de chambre a dit environ 4 sur l'échelle de Richter et je me suis bien marrée. Environ 10 secondes avant de me rendormir.
Et sinon sur la photo vous pouvez voir que j'ai vraiment les plus belles tongs du monde.

mercredi 19 janvier 2011

Self-improvement is masturbation.

Tant que tu n'essaies pas de siffler mon Long Island je suis une meuf plutôt tolérante, n'importe qui m'ayant fréquentée à jeun au moins une fois pourra te le confirmer. Il y a peu de choses qui m'insupportent ou qui me rendent les gens franchement antipathiques. Le spécialiste des relations sociales en fait malheureusement parti.

Lui, il me sort par les trous de nez. Je crois que c'est le jugement de valeur qu'il porte sur ses semblables assorti du haut de son pédantisme habituel. Au bout de 5 minutes j'ai envie de lui hurler "OH MY GOD, SHUT THE FUCK UP". (Je suis tout à fait bilingue banlieusard/slang - slang/banlieusard maintenant.)

En général il a eu une adolescence qu'il a mal vécue, qu'il ait été gros, timide, boutonneux, maladroit importe peu : il le vivait mal. Ayant abusé des comics ou des jeux vidéos il s'est dit un jour qu'il allait reprendre sa vie en main. Et il l'a fait, il faut bien le lui reconnaître. Il est alors passé par une phrase où il nous a cassé les couilles pendant trois ans à nous raconter la muscu qu'il faisait tous les soirs, ses 6 relectures de "The Game" de Neil Strauss dont il nous a balancé des extraits sur son skyblogs, ses textos sur la veste parfaite de créateur qui a trouvé sur les conseils d'un site de relooking.

Après tout ces efforts il est content de ce qu'il est devenu. S'il s'arrêtait là je serais vraiment ravie pour lui, tout comme je suis ravie pour Paris Hilton qu'elle fasse ce qu'elle veuille de son cul. Vous voyez l'idée ? Ça ne me concerne pas alors je laisse vivre.
Sauf que je n'en ai jamais rencontré qui s'arrête là.
Dès que tu lui racontes une histoire personnelle il te l'analyse et te livre une liste point par point de tout ce que tu as fait de travers, dès que tu vas faire les magazins il t'emmène voir ces splendides chaussures italiennes - non mais c'est une semelle de cuir, t'imagine le travail - alors que toi tu as des Docs depuis 10 ans parce que tu adores ça.
Dès qu'il croise un de ses anciens camarades de galère (le gros/le timide/ta mère sur chatroulette) il se sent obligé de le juger. Parce que lui s'est - je le cite - "sorti les doigts du cul" tous ses semblables auraient dû faire pareil.

C'est ça qui me troue le cul. Être médiocre est un droit, y'a pas de quoi s'en vanter, c'est comme être au RMI ou diabétique mais c'est un droit. Il y a des gens ils ne seront jamais mieux que médiocres, même en essayant, y'a des gens qui trouveront jamais de taff même en envoyant des CVs et y'a des gens à qui on a ôté un bout de pancréas. Il y a aussi des gens qui n'ont pas grand chose à faire d'être moyens, d'autres qui préfèreront toucher le RMI qu'aller travailler et d'autres qui ont mangé tellement de sucre qu'ils en sont malades.
Dans un cas c'est pas de chance et dans l'autre ça me semble un peu nul si vous me demandez mon avis mais si vous ne le faites pas je suis priée de fermer ma gueule à ce sujet. Pourquoi eux n'y arrivent pas ?

Apprenti pick-up artiste ou assistant relookeur, on t'aime bien quand tu l'ouvres de façon modérée tu sais. Le problème c'est qu'avoir une conversation avec toi sur à peu prêt n'importe quel sujet revient à se voir exposer par notre banquier l'histoire du Dow-Jones depuis 1968 alors qu'on voulait juste savoir le taux d'intérêt de notre compte épargne. Trop d'informations, on s'en tape de tous le blabla sur comment lever la fille avec le Cosmo à l'autre bout du bar, on voulait juste savoir si elle nous souriait. D'ailleurs là de suite elle ne sourit plus elle est partie vu le temps que tu as pris à m'expliquer comment l'aborder.

Cher apprenti, souviens toi donc juste de ça : arrête de te la raconter : on t'aime bien à la base tu sais et, soit on te connait depuis longtemps et on est fiers pour toi de ce que tu as accompli sur le chemin vers ton bonheur (notez le "ton" hein, je ne ferai jamais de sport pour maigrir, ou alors en cachette et vous ne le saurez pas) soit on vient de te rencontrer et pas la peine de nous dire comment tu en as galéré pour être là : être un ancien gros n'a jamais été sexy : le travail est la vertu des pauvres et tout le monde préfère les riches.

jeudi 13 janvier 2011

Comment maigrir au Chili ?

Quand j'ai posé mes valises au Chili j'ai dit "Mes 6 bouteilles de vin, 2 vodkas-cramberry, 6 bières, 3 long islands et 4 blue lagoons hebdomaires c'est fini !" bien décidée à arrêter d'enfler comme une baleine.
Je tablais sur une petite tourista qui me clouerait au lit pendant une semaine en m'empêchant de m'alimenter pour me faire perdre tous mes kilos superflus et après zou je n'aurais plus eu qu'à ne pas les entretenir à grand coup de Redbull.

C'est là que mes amis sont intervenus en me disant "Non mais le Chili ce n'est pas le tiers-monde, en plus tu es à Santiago, ils ont l'eau potable là-bas", j'ai grommelé quelque chose comme "il y a potable et potable" et ils ont ajouté "de toute façon tu ne bois que de l'alcool, du jus de fruit et du coca zéro". Ils marquent un point.
Ne me restait donc plus qu'à aller courir (sauf que par 30°C dans une ville qui ressemble à Paris - pollution comprise - ça n'allait pas le faire, surtout sans mon Ipod et mes baskets).

Et BAM, rebondissement, la PUC (Pontifica Universidad Catolica de Chile) se dit qu'elle pourrait bien me donner un petit coup de main. Histoire de compenser le fait que je bosse pour elle gratos peut-être.
Laissez moi vous poser le décor : comme la mixité sociale c'est surfait, les étudiants ont leurs toilettes (en bas et crades avec papier à côté des lavabos) et les enseignants les leur (3 par couloir mais il faut une clé pour y entrer). En tant que stagiaire je vous laisse deviner lesquelles me sont destinées.

Je m'étais faite à l'idée de devoir passer du second au rez de chaussée à chaque fois que l'envie d'écluser un de mes 4 cafés de la journée me prendrait quand FEINTE j'ai eu droit au cadeau bonus option weight watchers. La … fermeture des escaliers. Ici il y a des portes en verre devant les escaliers et on ne peut pas savoir si elles sont ouvertes ou fermées avant d'essayer. (On ne m'épargnera aucun moment de solitude).
Là, j'ai commencé à me demander comment j'allais rentrer chez moi (parce que le problème dépassait désormais le simple accès aux toilettes) quand mon voisin de bureau m'a expliqué (3 fois parce que je ne comprend toujours rien à l'espagnol et que ce n'était pas trivial comme solution) qu'il y avait une porte ouverte au troisième.
Au troisième, vous avez bien entendu. Donc maintenant, quand je veux aller ne serait-ce que me laver les mains je dois passer du 2e étage au troisième étage, aller tout au fond du couloir à gauche, descendre trois étages pour arriver au rez-de-chaussée et aller à l'autre bout du bâtiment à droite où sont situées les toilettes. (Ou tenter ma chance avec les portes en verre, ce qui me donne l'impression de jouer au loto pour pas un rond sauf qu'il n'y a rien à gagner à part un intense moment de gène quand la secrétaire te fixe).

Ce serait quand même dommage que je puisse simplement avoir une clé de celles situées en face de la porte de mon bureau soit exactement un mètre cinquante.

mardi 11 janvier 2011

Mémoires d'une potiche

Santiago du Chili, 31°C en journée (mais mon bureau est situé exactement sous la bouche d'arrivée de l'air conditionné ce qui me laisse le choix entre suer comme une truie dans le métro avec un t-shirt ou me les geler en journée en débardeur).

Si on oublie la parenthèse ça sonne un peu comme "doigts de pied en éventails au bord de la piscine avec une caïpirinha à portée de main". Sauf que en fait non. Déjà je n'ai pas de piscine (mais la tante de ma copine oui, faut pas déconner non plus) mais en plus ça ressemble comme deux gouttes d'eau à : "et si je ne mangeais pas ce midi vu que le vendeur de sandwich et moi ne parlons apparemment pas la même langue en dépit des 7 années de ma vie où, à raison de 2h par semaine minimum, j'ai passé le cul sur une chaise à étudier "Sans nouvelles de Gurb".

J'étais pourtant sure de comprendre l'espagnol, je n'ai pas eu de problème avec le bolivien aux USA, ni avec le mexicain à Paris. Le chilien fait exception à la règle, on m'avait prévenue, la prochaine fois j'écouterai les conseils de mes camarades qui ne me veulent que du bien.
De toute façon, j'ai du mal à aligner trois mots (sans parler de conjuguer les verbes au passé, je ne me donne pas réellement cette peine : je suis Peter Pan et comme je ne vieillis pas ma vie est un éternel présent).

Je suis donc actuellement la potiche qui sourit en disant "si, si, okay, me culpa, puedes repetir por favor" je tenais à remercier mes professeurs de m'avoir appris à dire des choses très utiles comme : un vautour (un buitre), un filet à papillon (una red de mariposas) mais pas excusez-moi (me culpa).

Ps : Sin noticias de Gurb a apparemment traumatiser suffisamment de personnes pour que si vous tapiez "livre espagnol, extra-terrestre" ce soit la troisième sortie de Google.