mardi 30 novembre 2010

Objection votre honneur

Lundi matin j'étais au tribunal. Si, je vous jure. Ne paniquez pas je n'ai rien fait de mal (bon, en vrai j'ai fait des tas de mauvais trucs en Californie mais je ne me suis jamais faite prendre, ce qui revient au même) j'étais juste en train d'accompagnée une amie qui a reçu un DUI (Driving Under Influence).


Le tribunal en question était le tribunal pour les délits mineurs du comté où j'habite. Le truc ressemble à un croisement douteux entre l'ambassade des USA ou un aéroport (détecteur de métaux à l'entrée) et la mairie de ma ville (un espèce de gros cube de béton avec des vitres tintés et une absence flagrante de décoration dans les couloirs). Forcément il a fallu que je ne réfléchisse pas des masses et prenne mon sac le plus approprié pour l'occasion : celui avec la photo d'arrestation de rocks stars (vous savez celle avec la toise derrière et le joli panneau dans les mains). Heureusement l'amie d'accompagnement numéro 2 a eu l'autre bonne idée du jour : mettre un short pyjama à rayures grises et noir (oui, comme les tenues de prisonnier).


Au moment où on est arrivées des prisonniers sont sortis (en pyjamas à rayures) la main droite menottée à la main gauche du suivant. Ambiance.

Comme dans un aéroport vous mettez votre sac dans un tapis roulant, vos clés dans une bassine sauf qu'on ne vous demande pas d'enlever vos chaussures coquées. Si le portique bipe (et il a bipé pour chacune de nous) le type, vous passe au détecteur. Si votre ceinture le fait sonner ils n'en tiennent pas compte (et ne vérifient même pas que c'est bien votre ceinture) mais ils vous font relever votre pantalon pour vérifier qu'il n'y a rien dans vos chaussettes. Personne ne demande votre identité. C'est pas la paranoïa la plus totale quoi. A leur décharge je ne suis pas à Oakland non plus.


Vous entrez dans une salle avec des chaises alignées (les mêmes que vos chaises en salle de conférence) à gauche, une chaire à droite (pour l'accusé) et une estrade en forme de L inversé pour les juges et je ne sais quoi. Dans leur dos les drapeaux américain et californiens, comme dans les films (ce qui est assez logique vu que la majorité des films sont américains).

La moitié des accusés avait oublié de se coiffer, un quart semblait penser que c'était OK de se pointer au tribunal avec un jean sale ou troué. Certes, si j'avais été un personnage de dessin animé mon sourcil gauche se serait haussé sans entraîner de modification sur le droit. Dans la vraie vie j'ai dormi 3h45 maximum et je n'ai pas bu un café au lait de soja ce matin mais un chocolat blanc chaud avec une pointe dé café donc je me suis contenter de bailler.


Quand la juge a commencé à parler j'ai compris. Personne n'était là pour plaider son cas ou s'expliquer, elle t'offre plusieurs options (en gros tu raques beaucoup ou pas beaucoup et t'as une période de probation plus ou moins longue, moyens de paiement de ton amende : en une fois ou un mensualités et de combien, prison ou équivalent horaire en travail d'intérêt général) et toi tu choisis. Fin de l'histoire.

Si tu veux un traducteur espagnol il y en a un à ta disposition, si c'est une langue assied toi dessus.

Elle appelle les gens un par un, ils choisissent ou demandent conseil à l'avocate commise d'office sur place (qui n'est pas vraiment là pour les défendre mais pour leur indiquer le meilleur choix et à la limite indiquer à la juge un élément du dossier qui n'aurait pas été pris en compte), remplissent les papiers pendant qu'elle en appelle un autre, elle les rappelle, ils prennent les rendez-vous qui vont bien et se cassent.


Et pour ceux qui se demanderaient le verdict de mon amie :

3 ans de probation, 3050 dollars d'amende, 1 an de suspension de permis, 6 mois d'interdiction totale de consommation d'alcool.

A 6 jours de mon anniversaire. Ouais, ça tue sa race de petit poney.

C'est ta mère la dinde

Comme vous le savez si vous n'avez pas systématiquement séché vos cours d'anglais de la 6e à la 2nde entre octobre et mi-décembre cette semaine c'était Thanksgiving. Comme j'avais 4 jours (on nous avait donné le pont sur le vendredi au labo) et qu'aucun de mes amis n'avait la thune pour faire un voyage à Las Vegas ou équivalent (moi non plus remarquez, faut que je prenne mon billet pour le Chili) je suis restée à Davis.

J'en ai donc profité pour vivre comme une VRAIE américaine (à suivre, moi-même au tribunal) et vivre un Thanksgiving en famille. (Oui, non, pas la mienne, elle était restée à Paris).

Que ce soit bien clair, ma vie c'est plus Jersey Shore que Dawson donc je ne me suis pas levée à 8h du matin pour commencer à cuire la dinde, je me suis levée péniblement à 14h30 avec un énorme mal au crâne dû la veille, un sweat-shirt dont je ne connais pas le propriétaire et la féroce envie de me recoucher de suite. Je n'ai aucune idée des préparatifs de cuisson de l'oiseau, je me suis assise dans le canapé à me faire laminer à Guitar Heroe en mode facile en attendant que le repas soit prêt.


Ma première impression c'est quand même juste Noël un mois avant Noël. Comme je suis une scientifique je vais faire un test tout à fait objectif pour comparer ma fête préférée et sa presque homologue américaine.

C'EST L'HEURE DU DU DU DU DUEL.


1 - La nourriture

Côté Thanksgiving : de la dinde, du jambon braisé, de la sauce de cranberry, de la purée faite maison, de la tarte aux potirons en dessert. Le tout à se faire péter le bide.

Côté Noël : du saumon fumé, du foie gras, des pommes dauphines, de la biche, de la bûche. Et à la fin quand tu marches t'es en mode culbuto.


Verdict : C'est vrai que le saumon fumé et le foie gras vaudraient à eux seuls que Noël gagne mais j'ai une passion (plus si) secrète pour le jambon braisé qui m'oblige à les déclarer ex-aequo. 1 partout


2 - La décoration


Côté Thanksgiving : des potirons, des feuilles d'automne, des pèlerins, des marrons. Bref du noir, orange et marron.

Côté Noël : du doré partout, des sapins de Noël, des elfes (des nains quoi), du rouge, des lumières qui clignotent, du papier cadeau brillant.


Verdict : Le doré c'est bling-bling, le rouge pompier et le vert gazon anglais c'est quand même les deux couleurs qui jurent le plus au monde, les lumières qui clignotent c'est kitsch alors même si les potirons des USA font un peu resucée de Halloween Thanksgiving gagne le round.


3 - Origine culturelle


Côté Thanksgiving : des pèlerins qui crèvent la dalle, des gentils indiens qui viennent leur donner à manger et maintenant on leur dit merci.

Côté Noël : Dieu a fait un enfant par la pensée à Marie, le sauveur de l'Humanité est né il y a moulte et on fête sa naissance.


Verdict : les indiens ont été exterminés et je cherche le lien entre un gros père Noël rouge barbu inventé par Coca-cola et Jésus.

0 partout, faudrait voir à pas nous prendre pour des cons les gars.


4 - Comment on en repart


Côté Thanksgiving : La panse pleine après s'être disputé avec la tante Simone sur l'éducation du neveu trucmuche et avoir esquivé oncle Gaspard et ses mains baladeuses.

Côté Noël : l'estomac plus lourd qu'une statue de Lenine en acier massif après avoir enduré Jeanine,son haleine de poney qui aurait roulé une pelle à un fennec crevé et le grand-père qui fait semblant de ne pas avoir de trou de mémoire alors qu'il appelle tout le monde Bertha du nom de sa première femme décédée en 1954.


Verdict : Même merdier sauf qu'à Noël tu as déjà enchaîné les deux et tu es libre comme l'air pour les 10 prochains mois. +1 pour Noël donc.


5 - Les cadeaux bonus


Côté Thanksgiving : un jour férié, un pont si tu es chanceux.

Côté Noël : deux semaines de congés si t'es étudiant, une journée sinon et plein de cadeaux plus ou moins heureux avec ça.


Verdict : CADEAU, forcément que c'est Noël qui gagne, pas de ma faute si t'as pas fait une liste accessible à toute ta famille et que t'en as eu des à chier.


Bilan des courses : 3 pour Thanksgiving, 4 pour Noël.


Non, ce n'était pas truqué dès le départ.

mercredi 24 novembre 2010

Ou comment je me suis faite agresser dans la rue

Cet article n'est pas sans relation avec le dernier billet de Sexactu et les commentaires affligeants de certains lecteurs. Mais laissez moi d'abord vous raconter ce qui s'est passé.


J'allais partir pour les Etats-Unis pour 6 mois et j'ai fait, exceptionnellement, quelque chose que je ne fais jamais d'habitude, justement pour éviter les emmerdes (et PAF, j'avais bien raison pour le coup apparemment) : je suis rentrée de Paris par un des derniers RER, chez moi en Seine Saint Denis ,en robe (on était en juin quand même, et il faisait chaud collant comme seul Paris sait le faire), en talons (je les avais achetées dans l'aprem mes plateformes, elles étaient vachement trop belles) et avec un petit coup dans le nez.

Quand je dis un petit coup dans le nez c'est un petit coup dans le nez, genre je souriais, je marchais tout à fait droit, je pensais de façon cohérente et à moins de me faire souffler dans un éthylotest vous n'auriez pas pu le deviner. Je ne suis pas adepte des euphémismes alcooliques, si j'avais été ivre j'aurais dit ivre, ou caissée ou torchée, ou pétée, ou raide à chier. Là j'étais quelque chose que je ne suis jamais : légèrement pompette. (Je ne m'arrête pas à ce stade en temps normal mais je savais que je devais rentrer chez moi et parce que je sais où je vis, je n'avais pas envie d'être saoule.)


Comme j'avais dévalisé les magasins en prévision du soleil californien, j'avais les bras chargés de sacs plastiques (H&M, whatever), et mes plateformes aux pieds (8 cm au moins quand même) parce que j'étais heureuse comme jamais de les avoir trouvées, ma robe n'était pas si courte que ça,( je l'ai mise pour aller en cours toute l'année et on ne m'a jamais demandé où était mon pantalon) et cerise sur le gâteau, ma veste en cuir était fermée pour éviter de montrer un quelconque décolleté.

Ma première constatation en écrivant ça c'est quand même : "Putain, j'avais mis toutes les chances de mon côté pour pas qu'on m'emmerde". Depuis que je vis aux Etats-unis je sors jusqu'à 4h du matin, je rentre tellement torchée que je dois en pousser mon vélo (ou en faire pousser mon vélo parce que c'est devenu trop compliqué entre le 6 et 7e verre et que j'ai continué après ça) et dans des robes sans rien dessous qu'en France même avec un leggings on me demanderait si j'ai pas tapé par inadvertance dans la pile t-shirt ce matin. Et non seulement il ne m'est jamais rien arrivé mais en plus ils me trouvent habillée super classieusement. (Ouais, ils déconnent un peu quand même là-dessus des fois.)


Revenons en à nos moutons. Arrivée à l'angle de ma rue il y avait un mec en train de pisser au pied d'un distributeur automatique. Mode radar, je fais un grand détour, je feins de ne pas le voir (histoire qu'il ne se dise pas que je l'agresse, que j'ai envie de voir son zgeg ou n'importe quoi d'autre.) et je trace ma route.

Sauf que j'ai fait 3 mètres qu'il me saute dessus par derrière, soulève ma jupe (qui est une robe mais le bas est le même) et essaie de foutre ses doigts dans ma chatte. C'est pas joli écrit de cette façon mais c'est la réalité : je ne serais pas une adepte invétérée de la culotte Etam toute jolie mais des strings Jennyfer qu'il aurait réussi et, non, ça n'aurait pas été une main aux fesses.

Perchée sur des plateformes bleues et avec 2 sacs au moins à chaque bras je finis par tomber à genoux en me débattant (après avoir quand même propulsé le record du monde du saut en longueur sans élan) et mec surpris s'enfuis en courant pendant que je lui hurle "Non mais pour qui te tu prends connard ?!"


Après je me relève et je rentre chez moi pétée de trouille parce que j'ai bien conscience qu'en équilibre précaire sur mes pompes je ne suis pas Usain Bolt, pour dire vrai même en baskets j'avais la plus mauvaise note de la classe en course à pieds, qu'il y a encore 300 mètres entre moi et ma maison, personne dans ma rue par contre, et que j'ai quand même 3h de shopping sur les bras.

J'ai été chanceuse, il n'est pas revenu. Il aurait pu et l'effet de surprise ne l'aurait pas fait détaler en courant cette fois. Le bon côté c'est que j'étais totalement dessoûlée par l'adrénaline et que j'ai pu raconter mon histoire en pleurant sur l'épaule de ma maman en rentrant (et pour une fois j'étais bien contente qu'elle prenne toujours la peine de descendre me dire coucou quand je rentre tard, juste pour vérifier que je vais bien).


Je n'ai pas été voir les flics, officiellement parce qu'ils ne pourraient rien faire (ce qui est vrai, des mecs avec un sweat à capuche blanche et un jogging ce n'est pas ce qui manque à Aulnay sous bois et, comme je l'ai dit, j'avais soigneusement évité de le détailler pour qu'il me foute la paix) et que j'avais autre chose à foutre (dire au revoir avant de plier bagages pour 6 mois). Officieusement parce que je n'avais pas très envie d'attendre toute la journée au commissariat pour raconter une histoire cent fois entendue.

Je vais bien, je ne suis pas traumatisée parce que j'ai 21 ans, que j'en ai vus d'autres (des doigts hein, pas des viols mais encore là c'est plus de la chance qu'autre chose) et parce que j'avais fait de King Kong Theory ma bible avant cette agression. Despentes y dit que le viol est un risque inhérent à ma condition actuelle de femme et que je peux m'apitoyer dessus ou que je peux y faire face et le surmonter. Le genre de trucs qui te fout vraiment la rage si tu le lis après t'être faite violer mais qui t'aide à passer par dessus si tu l'as intégré à ton mode de pensée avant.


Je ne suis pas devenue une flipée de la vie depuis parce que j'aime trop sortir pour ne pas prendre les risques qui vont avec, ce qui ne m'empêche pas de baliser sévèrement pour ma petite soeur qui a 16 ans et un coeur en guimauve. Quand je raconte mon histoire les gens n'en croient jamais leurs oreilles comme si j'étais la première fille de leur entourage à être passée à travers ça. Je n'y crois pas une seule seconde, peut-être que je suis juste la seule qui ouvre sa gueule pour en parler.


Notes pour la route : si je ne suis pas traumatisée ce n'est pas que je suis une salope, non je ne l'avais pas bien cherché, non je ne suis pas la seule personne que vous connaissez à qui c'est arrivé et oui il y a toutes les chances que ça m'arrive à nouveau.


Une citation pour la route :


"J'ai fait du stop, j'ai été violée, j'ai refait du stop."

Virgine Despentes, King Kong Theory

lundi 22 novembre 2010

Nan mais j'me sens différente maintenant quoi …

Je ne sais pas vous mais moi les gens que je croise dans ma vie, quand ils reviennent d'un pays lointain (ou du Berry mais on est temporellement très loin dans le Berry alors c'est un peu équivalent) ils finissent toujours par me sortir un truc du genre "Nan, mais tu vois, c'était fou, je me suis vachement interrogé, j'ai revu le monde en question quoi." le tout avec l'accent trainant-pédant des parisiens. (Parce que tout le monde sait que la France se limite à Paris).


Je n'échappe pas à la règle et je suis sure que vous aussi vous voulez voir tout votre univers être chamboulé par mes dilemmes existentiels qui me déchirent de l'intérieur depuis que je suis en Californie.


- Non mais sérieux c'est quoi ce concept de bière light ?

Un délire américain. A 145 calories la Budweiser et 110 la Bud light (116 pour la Bud LIght Lime) vous me permettrez d'en rire un bon coup.

En attendant elles sont toutes aussi mauvaises donc prenez ce que vous trouvez, ça ne changera pas grand chose.


- Manger/boire/fumer du soja quand on est aux États-unis est-ce trahir sa conscience d'agro ?

Soyons clair : manger/boire/fumer quoi que ce soit en provenance des Etats-unis c'est trahir sa conscience d'agro et de tree huger. Dans le but d'éviter de boire des tonnes d'antibiotiques et d'hormones vous pouvez donc manger/boire/fumer du soja, qui n'est pas plus mauvais pour l'environnement que le reste (puis c'est pas chez moi donc je m'en fous un peu) et qui vous évitera peut-être un cancer prématuré. ( Avec tous les efforts que je déploie pour que mon foie lâche en premier j'aurais les boules de choper un cancer des ovaires first.)


- C'est quoi ce délire de vodka-cranberry ?

C'est l'équivalent du vodka-pomme ici (vodka-orange pour vous mais je vous ai déjà dit que la pomme se marie vachement mieux que l'orange avec la vodka - et avec le reste aussi sauf peut-être le rhum mais je m'en branle j'aime pas ça).

Soyons honnêtes trente secondes c'est aussi vachement meilleur. Moralité, dès que le jus de canneberge sera à un prix décent dans tous les Franprix de la capitale je continuerai sur ma lancée californienne.


- Putain mais pourquoi il fait froid ? Je suis pas venue ici pour me les geler bordel !

Parce que c'est novembre ducon et que jusqu'à preuve du contraire la Californie est toujours située dans l'hémisphère nord. Si tu n'es pas contente va demander à la faille de San Andreas d'accélérer le mouvement.


- Ils sont chelous leurs feux rouges, c'est quoi le concept ?

Je n'ai pas encore tout à fait compris et m'est avis que eux non plus vu comment ils conduisent. De toute façon moi je prend mon vélo et je ne m'arrête pas aux stops.



Si toi aussi tu penses que je devrais m'intéresser un peu plus à la paix dans le monde ou que j'aurais dû aller visiter des trucs autres que les bars locaux pendant que j'étais sur place : je t'emmerde.

mardi 16 novembre 2010

Prend moi en levrette comme une chienne

Si tu as débarqué dans ma vie il y a moins de 6 ans, il y a de fortes chances que tu ne comprennes pas la référence du titre. Quand j'étais encore au lycée, une de mes meilleures amies passait ses samedis dans la boîte de nuit des parents de sa meilleure amie et, dans ladite boite, tombait souvent sur une de nos surveillantes. Dont le jour de l'an où elle s'est retrouvée nez à nez avec notre pionne taillée façon boule de suif, à quatre pâte, raide torchée en train de brailler "prend moi comme une chienne" à un inconnu.

Alors bon, c'est vrai, on s'est bien foutues de sa gueule pour le coup. (Visualisez une grosse à quatre patte saucissonnée dans une robe trop petite en train de se faire troncher, visualisez les bourrelets qui tressautent … Maintenant imaginez mon lycée privé catholique où l'on ne pouvait pas rentrer avec des baskets et la même grognasse entre les deux. Si vous avez fini de lire ça vous êtes : en train de vomir, en train de rire, ou alors Google translate a mangé la plaisanterie.) N'empêche que des fois, ça ferait du bien de hurler "prend moi comme une chienne".

Moi, vendredi dernier je me serais bien vue en train de le crier à mon anglais numéro 2. Le fait que ma colloc soit à une porte et une salle de bain de ma chambre m'en a dissuadée. Ça et le fait que je sois assez certaine que ça ne changerait rien.
Ce garçon est adorable, la preuve, le lendemain matin je n'ai non seulement pas eu le courage de le jeter dehors mais en plus je ne l'ai pas trouvé gerbant quand il m'a demandé si on se reverrait (c'était samedi après-midi, vous imaginez ma gueule de bois façon chêne massif). J'ai du mal à être aimable avant de me brosser les dents en plus. Et puis, c'est ce que je lui avais toujours trouvé d'être gentil. Seulement voilà, à force d'être gentil il n'était pas très entreprenant et moi, je suis pas une machine : à moins que tu ne sois Brad Pitt, il y a fort à parier que, si tu ne fais pas un minimum d'efforts, à 4h du matin et 6 cocktails, je rentre chez moi après t'avoir chopé, pas plus déçue que ça de ne retrouver que mon oreiller dans mon lit.

Revenons en à mon anglais. C'est pas qu'il était mauvais ou mal monté, c'est juste qu'il essayait trop de bien faire. Moi, les trucs nets et sans bavure ça me fout les jetons, si tu ne me fais pas rire au pieu c'est pas bon signe. Ton prédécesseur par exemple, il me faisait beaucoup rire. De temps en temps, juste pour voir la tête que je faisais il me foutait une claque au cul en s'excusant (jamais vu d'excuses aussi peu crédibles entre nous). Ça ne ressemblait à rien mais c'était drôle. Toi, tu avais l'air de suivre un manuel de courtoisie, sincèrement, t'as vu ma gueule ?

Donc prochain coup d'un soir s'il te plaît. Ne me fais pas attendre 1h30 quand il est déjà 3h du matin quand on arrive chez moi. Ne fais pas semblant de ne pas savoir si je veux un second round le lendemain, c'est facile : si je te crie depuis la salle de bain "je dois aller travailler" - et c'est là que la beauté de la fonction public tiret recherche prend toute sa beauté : rendre crédibles ce genre d'excuses à la con - je veux que tu te casses et pas la peine d'attendre que je ressorte sauf si ta voiture est garée devant chez moi, si je t'ai expliqué la veille que j'ai des trucs à faire le matin mais que je veux bien être en retard tu as une chance que je ne change pas de trottoir la prochaine fois qu'on se croisera dans la rue et si je suis en train de t'enlever ton t-shirt s'il te plaît baise moi.

Merci,

Ps : Je sais aussi que dans certains milieux il n'est autorisé pour votre première fois que les positions où vous pouvez regarder la fille dans les yeux. Soyons (cir)concis, soyons brefs : NON. Au feeling les gens. Et peu importent votre morale (à deux balles en général, y'a quand même de fortes chances que vous m'ayez ramassée dans un bar), si je fais ma liste de course, essayez autre chose.

vendredi 12 novembre 2010

Alcool et mauvaises idées avec plus d'alcool dedans.

J'ai un problème avec l'alcool, non, je ne parle pas des quantités que j'en ingurgite hebdomadairement et qui empêchaient ma mère de dormir sur ses deux oreilles avant que je ne règle le problème en supprimant mon cheval de mes amis Facebook.

Le problème de l'alcool quand vous buvez autre chose que de la bière ou du vin et que les shots vous avez fini par le comprendre ne sont amusant que si vous avez l'intention de vous enfiler un plat de pâte dans les 30 minutes avant qu'ils ne rongent votre estomac et vous donnent la gerbe pour les 6 jours à venir (jours où vous aviez prévu de vous la coller cela dit en passant) c'est le ratio alcool + chaser.

Finir une soirée au jus d'orange ça peut être sympa pour éviter la gueule de bois du lendemain (mais vous finirez comme avec des shots, le jus d'orange c'est acide donc sailemal) mais finir une soirée à la téquila-eau beaucoup moins.


Oui, mon problème avec l'alcool c'est que tant que je ne suis pas en train de dégueuler mes tripes (ou une heure et demi après, comme on dit, vomir c'est repartir) j'ai du mal à m'arrêter si la fête à l'air de continuer, oui même s'il est 5h du matin. Et à 5h du matin en général les combinaisons alcools restants + chasers disponibles sont assez limités. En exclusivité mon Top 5 de mes mauvaises idées.


Numéro 5 : le cubi-coca.

Et par Cubi j'entend bombonette et pas n'importe laquelle, oubliez le vin des pays de l'Hérault petits joueurs, passez directement au mélange des vins de la communauté européenne. T'avais cru que c'était une légende urbaine en prépa. Ben non, 5 euros les 5 litres dans un truc en plastique rappelant la forme d'un tonneau. Fallait pas trop en demander.

Mélanger à du coca ça paraît vraiment meilleur les premières gorgées et très rapidement ça devient aussi mauvais mais avec des bulles … Non conseillé donc.


Numéro 4 : le vodka-lait.

Autant le dire tout de suite c'est royalement dégueulasse, vous pouvez le boire chaud ou froid ça ne changera rien. Je ne le mets que 5e parce que ça avait vaguement du sens. Un vodka-lait c'est juste un White russian (c'est à dire peut-être mon cocktail préféré numéro 2 si chaud et pas au Kaluah, bandes d'hérétiques) sans Bailey's.

Bon, évidemment c'est le Bailey's qui le rend bon mais ça valait le coup de tenter. Surtout à 3h du matin complètement pétée dans une fête où il ne reste plus que de la vodka et du lait. Et de l'eau. Mais elle est déjà citée plus bas dans l'article.


Numéro 3 : le café

Avec rien dedans. Mais c'est quand même une mauvaise idée. Donc si un jour un de vos amis vous emmène dans un fast-food (Jack in the Box pour être exacte) en vous disant qu'il vous offre la bouffe à la fermeture d'un bar mais que vous êtes trop torchée pour comprendre le choix des burgers et que vous ne voulez pas refaire le "I don't know, anything with Bacon please" de la dernière fois, rapport à votre régime, juste : fermez votre gueule. Ne dites pas "one coffee please".

Non, ça ne vous dessoulera pas c'est une légende. Oui, ça vous empêchera de dormir jusqu'à 3h du matin et vous vous réveillerez à 8h pour aller au boulot avec un trou là où votre estomac aurait dû se situer.

Et pleure ta mère pour le reste de la journée.


Numéro 2 : le tequila-thé vert.

Non, je n'ai pas d'excuse, je n'étais même pas saoule. C'était bien mon problème d'ailleurs, vous avez prévu d'aller en boîte entre copines où le cocktail est à 14€ et moi mon budget d'étudiante il me dit "deux cocktails c'est le prix des chaussures que t'as prévu de mettre ce soir vu que par terre ce sera dégueulasse, qu'il fera noir et que personne ne les verra et que bon de toute façon avec des talons tu ressembles à un Drag-Queen".

Donc tu dégaines la téquila et comme tu n'aimes pas les shots tu le mets dans le seul truc que tu as sous la main, à savoir le thé vert que tu es en train de boire.

L'eau, chaude ou froide, avec ou sans thé est un chaser horrible. Oublié, ça n'enlève pas le goût de l'alcool ça fait juste trois fois plus de trucs à avaler avec le même goût dégeux (cheap la vodka, cf mon budget plus haut) et avec moins d'alcool.


Numéro 1 : le gin le moins cher de l'histoire du gin.

J'ai eu une période gin-fizz. Allez comprendre. Bref le gin moi j'aime bien, ça a un côté médicament pas super bon qui fait que c'est cool à boire. Le gin c'est pas du champagne rosé pour les pétasses. Les gens ont toujours des étoiles dans les yeux quand tu leur dis que tu aimes le gin. Un peu comme le whisky sauf que moi je n'aime pas le whisky et que n'importe quel mec te dira qu'il aime le whisky parce que les vrais mecs ça aime le whisky. (Ce qui n'est pas plus ridicule qu'aimer le gin parce que personne n'aime ça.)

Bref j'avais demander à une amie motorisée et sobre (pas moi, il était au moins 2h de l'aprem, c'était un week-end de fête à l'école et je n'avais pas mon permis de toute façon) de me ramener une bouteille de gin (et du saucisson mais là n'est pas la question - même si le saucisson en question était aussi le plus dégueulasse de l'histoire du saucisson).

La fille en question, soucieuse surement de ne pas me faire dépenser trop d'argent a pris le gin le moins cher de Auchan. Et autant te dire que je ne savais même pas qu'on pouvait acheter une bouteille de 75 cL de gin pour moins de 7 euros. N'essayez pas. Je n'ai jamais rien bu d'aussi mauvais, même noyé dans des litres de limonade.

Enzymes de restriction et productivité horaire.

Moi il y a un truc que je kiffe grave dans mon travail - en plus de prendre les gens pour des cons parce qu'ils ne parlent pas français : genre ils ne vont pas comprendre que je suis sur Vie de Merde et pas sur la page wikipedia du test ELISA - c'est les digestions d'ADN.

J'ai un peu la flemme de faire un cours de rattrapage pour les non-biologistes donc voilà quoi. En gros c'est des enzymes (appartenant aux protéines) qui coupent l'ADN dès qu'elles reconnaissent une séquence donnée. Sinon ATFG.

Ce qui est vraiment trop cool avec les enzymes de restriction c'est que l'expérience prend 5 minutes à mettre en place (dont 2 passées à chercher dans ton cahier de recherche dont tu as eu la flemme de faire le sommaire où tu as collé l'autocollant avec tes concentrations en ADN, plus une minute à chercher la calculette que tu as égarée sur ta paillasse en bordel pour faire 500/ta concentration alors que tu as ton MacBook sur tes genoux) et 4h d'incubation.
Oui, 4h, tu as bien compris. 3 quand je suis de bonne humeur et que je n'ai réellement besoin d'une digestion complète.

Pendant ces 3h tu as la possibilité de 1 - travailler à quelque chose d'autre (quand on est lundi, parfois le mardi aussi), 2 - glander de façon modérée (faire du collage dans son notebook, le mercredi par exemple) 3 - cuver sa gueule de bois dans un coin sombre du labo (le jeudi, 8 semaines sur 9) 4 - ne même pas faire semblant de travailler et être ouvertement sur Facebook ( le vendredi. Et aujourd'hui je te dis même pas, c'était férié hier.)

Encore 56 minutes. Je pense que mettre 4 produits dans un tube essai et transférer celui-ci d'un incubateur vers un bain-marie ensuite peut-être considéré comme un vendredi honnête.

Parfois, j'aime ma vie.

Honnêtement je l'aimerais encore plus si mes collègues arrêtaient de s'agiter et de passer dans mon dos pour faire semblant d'être utiles. C'est vendredi, on est dans la fonction publique, aux États-Unis certes mais quand même dans un établissement publique, les deux patrons sont Dieu sait où … Relax Max. Prend ton MacBook et joue à Robot Unicorn Attack.

dimanche 13 juin 2010

Faire ses bagages.


"Vous avez le droit d'emmener 23 kilos dans votre valise en soute, vous avez aussi le droit à un bagage à main en cabine et un sac pour votre ordinateur."
Et là, grand moment de sollitude, 23 kilos c'est même pas le poids des paires de chaussures que je trimballe d'habitude. Une bonne excuse pour en racheter là-bas et les faire remporter par ma maman et ma soeur quand elles viendront me voir.

L'idéal pour les bagages c'est ceux que je repérerai le plus vite sur le tapis roulant. C'est comme ça que je me suis retrouvée affublée d'une valise Lulu Castagnette à rayures roses et d'un bagage à main avec des grosses fleurs bleues. C'est pas la grande classe mais au moins je sais à qui ils sont. La valise est parfaite. 23 kilos si vous la bourrez à fond. Pas d'excédent possible.

Un tiers de mon armoire rentrait dedans. Ça m'a évité de pouvoir emporter les t-shirts du genre "Parlons Agriculture, parlons Europe", même pour dormir ça craint. Et ce n'est rien comparé au t-shirt des Interpromo de cette année (qui n'a même pas le mérite de pouvoir servir de chemise de nuit).
Un mal pour un bien donc.

A l'arrivée il semblerait que tout le monde ait eu la même idée que moi et au final il y avait des tas de valises étranges ou avec des gommettes partout sur le tapis roulant.
Aucune comme la mienne par contre.