lundi 2 mai 2011

G2.0 : planning



Monday is grey : il faut retourner travailler, il suit le dimanche qui est aussi un jour pourri et c'est trop tôt dans la semaine pour noyer ses problèmes dans l'alcool*. D'ailleurs, l'année dernière (je compte toujours en années scolaires) le lundi était aussi le seul jour de la semaine où je n'avais rien à faire le soir.

Planning : Le mardi c'est poney, cours jusqu'à 19h le mercredi ce qui ampute déjà bien la soirée de toute façon + pot K-fet auquel je suis tenue d'assister puisque c'est moi qui suis derrière le bar ou pendaison de crémaillère/anniversaire (pas d'exception, sur un an …), jeudi c'est Grigri/autre soirée étudiante, vendredi c'est NCIS avec les parents et un doliprane/ibuprofène, samedi c'est activités familiales/soirées avec amis antérieurs à l'Agro, dimanche c'est poney et RER pour retourner à Paris. Et le lundi ? Rien, nada, True Blood/Grey's Anatomy avec des tortillas et du Hummus au fond de mon pieu.


Sauf qu'en septembre mes petits cartons vont atterrir directement dans la collocation G2.0, extension à 5 membres de l'ancienne collocation géranium qui en comportait 3. Fait amusant on peut faire une chaîne avec nos césures : Californie - Chili -> Chili - Nouvelle-Zélande > Nouvelle-Zélande-Pérou > Pérou - Chine > Chine - Australie. **

**En fait je triche un peu parce que Marie McFlurry a fait Chine puis Pérou et notre dernier membre à qui je n'ai pas encore attribué de surnom à chier a fait Australie-Chine.


Nouvelle maison, nouvelles traditions. Sauf que …

Le mercredi sera toujours dédié aux pots K-fet, parce que c'est l'administration qui valide leurs dates et pas moi, les cours de Galop 6/7 ne sont que le lundi et le mardi soir et à moins que mon poney ne meure il faudra toujours que je le sorte le dimanche et que je préfère étaler les chevaux dans la semaine. Grigri a été, à priori déplacé du jeudi au vendredi donc je récupère un jour dans la semaine.


Avec Jaune on avait déjà décidé que le lundi ce serait Gilmore Girls + endives. Il faut savoir que nous nous accordons à dire que Gilmore Girls c'est la série la plus fat qu'on ait jamais vue et que 100 grammes d'endives ne représentent que 34 calories ce qui nous autorise à nous en empiffrer comme on baffrerait du pop-corn au cinéma (d'ailleurs on fait pareil, chacune son saladier toussa). On avait dit qu'on pourrait éventuellement élargir la soirée sous le terme "Lundi-série/ lundi-movie" mais pas plus. Jaune n'est pas sensée habiter chez nous mais il y a un billard dans la résidence alors je ne serais pas surprise qu'elle laisse un sac de couchage traîner dans mon placard.


Marie McFlurry en plus de savoir faire des macarons qui se situent quelque part entre la décision d'arrêter la Star Academy et des macaronis and cheese après un joint est une fervente adepte de fromage et de sushis. Surtout de fromage en fait mais puisqu'elle vit dans un village péruvien sans restaurant japonais et que j'habite dans un pays qui juge bon de faire frire ses makis au fromage fouetté nous sommes toutes les deux en manque de n'importe quel endroit proposant un semblant de cuisine nippone.

Je rejoindrais bien le club fromage mais club cubi serait un nom plus représentatifs de leurs activités et, même si et surement parce que j'aime vraiment le vin, la descente de bombonnette de 5 litres de mélange des vins de la communauté européenne sera désormais restreinte à la consommation exceptionnelles dans des circonstances exceptionnelles (comprendre, week-end d'open-bar). Me goinfrer de morbier tout en tétant du Riesling est donc attribué à la colloc G2.0 et il ne reste que le jeudi de libre …


Comme Grigri a été déplacé du jeudi au vendredi il ne reste plus le jeudi que les soirées des autres écoles soit : la nuit du Styx, et les soirées communes Agro/Centrale, Agro/Ponts, Agro/Arts et métiers … Pas grand chose donc sur un an.


C'est comme ça qu'on boucle on planning sur six mois. J'ai hâte de vivre comme une petite vieille et de finir mes soirées en buvant un lait de grand-mère avec Marie McFlurry.


* Sauf si vous ne vous êtes pas mis une mine le samedi, ce qui est acceptable si vous avez cumulé les mercredi, jeudi, vendredi. Si vous ne voyez pas un semblant de bon sens commun dans la phrase précédente ça veut dire que vous ne buvez pas assez souvent pour que la règle des deux jours de sobriété consécutifs vous autorisent à boire un lundi.



Il n'y a plus de "pic or it didn't happen" qui tienne, ce cheval est VRAIMENT beau comme une licorne. Et je dis ça seulement parce que c'est le mien.

lundi 25 avril 2011

Placoloc


La première règle de la collocation est internationale et assez évidente : pas de gang-bang entre habitants d'une même maison.


Vu le colloc que je paie (parce que oui, l'appartement est à lui) il n'y a pas de risque.


Si Pandora ne faisait pas sa pute et captait le wifi comme partout ailleurs je vivrais probablement dans ma chambre mais comme savoir programmer en C (même pas ++) ça ne t'apprend pas à récupérer ta connexion je vis sur le canapé du salon en éthernet. J'ai sérieusement commencé à y nidifier : un tabouret en guise de table basse avec le coca et un verre à ma droite, un siège à gauche de mes pieds pour ma jambe à demi-cassée, et un tas d'objet sur le coussin du milieu (aujourd'hui : Jack Ender Baron mon disque dur externe, mon appareil photo, un cable d'Ipod, une télécommande, un stylo, un vieil essui tout, un papier de bonbon vide et une boite de chewing-gum).


Je l'aime bien mon colloc mais quand il en vient de ma connexion internet je suis comme un rhinocéros en rut : ne te mets pas entre nous, tu peux pas test. Il y a presque 10 ans quand on avait encore 20h de forfait par mois en 52k je me rappelle que je cachais le modem pour que ma soeur ne puisse pas se connecter et me bouffer mon temps. (Sérieusement, ça faisait 40 minutes par jour, j'ai des circonstances atténuantes.)


Et puis, je dis que je l'aime bien mais en fait je ne l'aime pas tant que ça mon colloc, il n'est pas bien méchant mais il n'est pas bien intéressant non plus. Pour tout dire : il est niais, bien gentil, bien brave …

Il aime le football et n'a pas l'air de comprendre que la cope de los libertadores qui est l'équivalent de la champions league sud-américaine je m'en tamponne le coquillard. Il regarde le baseball aussi, même s'il n'en connait pas les règles, juste pour maintenir sa connexion psychique avec les USA et quand les spurs ou les lakers jouent parce que j'ai réussi à le convaincre de switcher sur le basket il refuse de couiner à chaque panier.


Il est nul aussi quand on en vient aux potins. Je veux dire, le mec est allé aux USA pour rencontrer une fille qu'il connait d'internet depuis genre deux mois et qui a réussi à le présenter à ses parents. Il ne prévoit pas d'aller vivre là-bas, elle ne prévoit pas de vivre ici mais ils passent au moins une heure sur skype tous les jours (et c'est fat parce qu'il dégage du salon). Il est convaincu qu'elle est (Rose) The One. Sauf qu'elle est aussi super jalouse et qu'elle n'approuve pas qu'il boive … une bière une fois toutes les deux semaines devant une assiette de nachos dans un bar sportif. Assez pour lui casser les burnes 45 minutes au téléphone en tout cas.

Moi si j'avais une relation de ce genre là (p < 0.0001) j'aurais matière à parler. Leur truc indéfinissable c'est une golden mine de ragots et il ne m'en fait même pas profiter quand tout ce que j'ai c'est "ouais ben aujourd'hui j'ai acheté des tomates et elles étaient en promo".


Il a 28 ans et parfois je me demande s'il n'est pas encore au collège. Cette pensée est directement reliée au ricanement qu'il peut émettre quand on prononce le mot gay. Ou alors quand il m'explique que c'est normal que le gouvernement décide pour les gens ce qui est bon pour eux. J'avais tendance à croire que le syndrome "la maitresse l'a dit" disparaissait à 10 ans mais en fait non. Quand il me pause la même question pour la 4e fois la seule réponse qui me vient à l'esprit c'est "Si ça t'intéressait tu aurais retenu la réponse".


Je pensais ne pas être douée pour la collocation mais tout bien réfléchi c'est juste que je ne suis pas douée pour prétendre avoir quelque chose à faire des gens dont je n'ai clairement rien à branler.

Il me faut juste un colloc plus intéressant.


Ps : dans 3 mois exactement j'atterris à Chicago, dans 3 mois et 4 jours je retrouve quelqu'un qui partage ma vision de la collocation et de la musique de club.



*Titre by Marie McFlurry

mercredi 20 avril 2011

Sweet home Aulnay sous bois

Vous connaissez l'histoire de la fille qui compte les semaines avant de rentrer en France ? Cette fille c'est moi et avant-hier le décompte en était à pile à S-10. S10 c'est bien mieux que le pick up Chevrolet éponyme et presque aussi bien que la cinquième saison de Grey's Anatomy que je me suis refaite entre hier soir et aujourd'hui dans une tentative désespérée d'éviter le match de foot que regardait le colloc.


S-10 c'est :


Le fromage :

Entre les USA et le Chili le fromage gagne incontestablement la palme des lacunes culinaires internationales. Je n'ai rien contre le babybel mais je suis sure qu'il y a une loi qui rend illégal le fait de le considérer comme du bon fromage.

J'aurais pu y associer le pain mais par un miracle inconnu les chiliens ont appris à en faire du correct (à condition d'aimer le pain très blanc, ni grillé ni croustillé ce qui est mon cas).

De la même façon que j'avais rêvé de piles de gouda, de morbier, de gruyère et de picodons de 5 mètres de haut en forme de gradins en Californie je vendrais actuellement ma soeur pour une tranche de mimolette vieille.


Le cheval :

Il n'y a rien d'aussi imblairable qu'une meuf à chevaux, mais le mien sur une échelle de un à dix il tape dans la licorne.

Dans 12 semaines c'est les championnats de France des clubs donc, à moins que ma soeur se casse un fémur sur un parcours de cross d'ici là, je serai avec un grand drapeau rose et bleu à l'encourager. Le cheval c'est un peu la seule chose qu'on ait en commun dans la famille donc personne n'y coupera, on dormira tous dans nos bungalows à Center Park et on ira tous faire des aller-retours à vélo à Lamotte entre les carrières de dressage, les box et le cross.



Le soleil :

Je commence à me geler les fesses ici, la faute à ma magnifique veste en cuir qui m'a lâchée après 3 ans de bons et loyaux services où je l'ai maltraitée, roulée en boule, arrosée de tout dans les bars.

En changeant d'hémisphère j'arriverai pile en été. Yay.


Les apéros en terrasses avec les potes vieux de 10 ans :

Ce n'est pas que je n'aime pas mes connaissances chiliennes mais comme le SMIG doit être à environ 400 euros par mois ici ils ont tendance à cumuler deux jobs et à ne pas sortir avant minuit. Ça et le froid, ça limite les occasions de se faire un pot au soleil.

Ils n'ont de toute façon pas connu l'époque où j'avais un jean avec des tigres en velours dessus et c'est un sacré facteur limitant du lulz. Vous pouvez le dire, les 90' ont été aussi violentes avec les fringues qu'un clip d'Ottawan.


Les gens qui connaissent les règles du métro :

Le concept de laisser sortir les gens avant d'essayer de rentrer ici n'est pas arrivé jusqu'ici et je ne parle même pas de laisser la place de gauche vide sur les escalators ou dans les escaliers. Parce que non, les chiliens ne sont pas pressés, ils ne courent pas.


Les gens qui parlent français :

Histoire de pouvoir les insulter tranquillement s'ils oublient les règles précitées.


De la musique avec un peu de gueule :

Il y a deux semaines j'étais un des seuls clubs potables de Santiago et tout d'un coup tout le monde s'est mis à sauter partout. Ici, il y a encore des gens à qui Justice fait cet effet avec DANCE. C'est flippant, un peu comme quelqu'un qui considèrerait que David Guetta est la fine fleur de l'électro (ça devrait arriver ici d'un an). Ça et leur passion pour le reggaeton que même jouer Killing in the name en boîte ne peut pas sauver.


Une maison avec double-vitrage et chauffage :

On s'habitue vite au confort de ne pas devoir se promener en manteau chez soi et je ne suis pas pressée de devoir renfiler le mien dès que cette semaine de soleil atypique sera partie.


La FNAC :

Ou la librairie au bout du boulevard Lefebvre. Lire 6 livres en 6 mois c'est hardcore. J'en suis à presque à ramper autour de la ville dans l'espoir de trouver le Rouge et le Noir pour tout vous dire.

Le presque est important, je vais réussir à ne pas toucher à Stendhal tant que Slate et Viceland ne seront pas down.


Ta mère sur chatroulette :

Ce n'est certes pas dans 10 semaines l'inté 2011 mais cette sulfateuse à bombonnette ne va pas se préparer toute seule.

Je sais, nous autres retours de césure envoyons du pâté AOC truffé.

mardi 12 avril 2011

Pretty Little Liars : mais foutez leur des baffes bordel

Il ne me restait plus qu'une saison de Mad Men à regarder et Kyle MacLauchan m'insupporte tellement que je ne pourrais pas regarder Twin Peaks même avec le meilleure volonté au monde.


Sur TVU il y avait Pretty Little Liars qui se promenait et j'étais déjà en train de télécharger la saison 3 de l'amour est dans le pré, ça pouvait difficilement être pire. J'ai commencé la série et je dois en être à peu près à l'épisode 13, une demi-saison environ et la série regorge déjà d'incohérence. Ou alors elle est au contraire hyper-cohérente et ses héros sont effectivement des adolescents cons comme des bittes.


Attention spoilers :


Les 4 dindes accumulent les indices sur le meurtre de leur amie mais au lieu de les refiler au FBI qui a fini par se saisir de l'affaire gardent tout pour elles sans enquêter pour autant. Ce serait dommage de connaître la vérité. Et bien sur elles se font harcelées par téléphone/mail/mots anonymes mais ne préviennent personne. Restons avec notre merde.


Non seulement elles ne disent rien mais elles sont franchement nulles quand elles en viennent à leur traces : détruire un dossier papier volé en le jetant dans une rivière après une randonnée d'une heure, sérieusement ? Aucune d'entre elles n'a pensé au combo gagnant : poubelle métallique + allumette ?


Aria Montgomery qui est jouée par l'insupportable Lucy Hale (qui avait déjà joué dans la très oubliable Privileged) et qu'on a gratifié d'un teen choice award est folle amoureuse folle de son prof d'anglais d'au moins 23 ans. Jusque là, pourquoi pas, mais c'est réciproque youhou. Vous connaissez beaucoup de gens de plus de 23 ans intéressés par foutre sa vie en l'air pour une conne de 16 ans qui ne couche même pas et se fout totalement du détournement de mineur ? Heureusement comme elle dit "T'attirer des ennuis est la dernière chose que je veux".


La mère de Hannah travaille dans une banque mais cache quelques milliers de dollars volés à une cliente dans un paquet de lasagnes dans la cuisine, je suppose qu'elle n'avait pas accès à un meilleur coffre. Ni trouvé de meilleure cachette. Elle a mérité de se faire voler à son tour.


Trucmuche annonce à sa famille militaro-traditionelle qu'elle est lesbienne et amène sa copine à dîner après lui avoir dit que la situation était un peu tendue. Sa copine ne trouve donc rien de mieux à dire que ses parents se sont mariés après avoir eu leurs deux enfants, que son père n'avait pas de bague et qu'il a dessiné l'anneau au marqueur, anneau que sa mère s'est ensuite faite tatouer et le tout en se faisant du pied sous la table. C'est moi ou elles cherchaient les ennuis ?


Spencer, elle, ne peut pas s'empêcher de rouler des pelles au fiancé de sa soeur, mais ce n'est pas sa faute. Elle ne l'a tellement pas cherché que c'est le second à la suite avec qui ça arrive. Encore une fois, pourquoi le fiancé bien plus âgé de sa soeur est soudainement intéressé par une fille de 16 ans, mystères et boules de gomme …


Quant à la morte : Alison elle est juste totalement copiée sur Lilly Kane de Veronica Mars (même les flash-back reçoivent le même traitement couleur pour bien nous faire comprendre qu'on est dans le passé). Sauf que Lilly Kane était crédible et drôle. Alison mérite juste des baffes.


Juste pour rire je vous laisse avec une capture d'écran de la salle de chimie, je n'ai pas réussi à me concentrer sur ce qu'ils disaient avant de faire un screenshot et de me marrer toute seule. Je vous laisse chercher l'erreur, apparemment les gens qui ont rempli le tableau ont arrêté la chimie en 4e …


mercredi 6 avril 2011

On achève bien les poneys.

Je n'aime pas trop les vendeurs, surtout si je parle moyennement leur langue. A vrai dire, pendant des années rien que l'idée d'aller dans une boulangerie inconnue me terrifiait : je bloquais sur ce que j'allais demander : une Festival, une Campaillette, une Flûte, persuadée que si je réfléchissais plus de 3 secondes je brisais un code social et ma vie en même temps. J'ai eu beau m'améliorer avec les années, aller faire les magasins où je ne peux pas me servir toute seule dans les rayons me met très mal à l'aise.

Après avoir reporté l'achat de mon téléphone de trois mois j'ai fini par en acheter un aujourd'hui, un Samsung avec un écran minuscule sans même appareil photo ni internet mais prépayé, léger et qui tiendra parfaitement dans mon sac à main. J'avais aussi dit quand je me suis faite ma fracture de fatigue de la St Valentin qu'il était temps que je m'achète une vraie paire de baskets pour aller faire mon jogging. C'est fait, des Adidas F50 runner, E avait raison, courir avec des chaussures adaptées c'est vraiment mieux. Je flottais littéralement dans mon salon en les essayant. Ça n'a pas empêché mon tibia de me faire comprendre que 20 minutes c'était assez pour aujourd'hui si je comptais remarcher de la semaine mais je ne prend pas ça pour un échec. C'est mieux que rien.

Très fière d'avoir accompli ces achats ennuyeux mais essentiels j'ai décidé de m'accorder une pause "Boutique de boucles d'oreilles, de serre-tête, de colliers et de bracelets". Pas mal de mes boucles d'oreille à faible investissement initial commencent à rouiller et je ne suis pas très sure de mon dernier rappel de tétanos.
C'est là que l'histoire devient intéressante.

Pendant que je regardais perplexe un collier en me demandant s'il était mieux que celui que je venais de laisser, la boutique a passé notre chanson au poney anglais et moi. Laissez moi vous raconter.

C'était à la soirée Lady Gaga, j'avais passé la première soirée de la soirée à faire des saladiers de Mojitos que j'ai essentiellement bus toute seule parce que les américains ne comprennent rien à la beauté des cocktails. Je crois même avoir poussé le vice jusqu'à jouer au mojito-pong tellement ils étaient bons. Poney qui y avait goûté était d'accord avec moi, peut-être juste par gentillesse vu que j'avais dû remplacer le sucre de canne par du sucre glace. Passons. Si le début du milieu de soirée s'est probablement noyé avec de la bière de flip-cup et du Bailey's en shots, je suis assez sure de la fin du milieu de soirée : me faire des Cosmolitains avec mes bouteilles cachées et dire à un type "Non, tu ne goûtes pas mon cocktail, je t'en fais un si tu veux mais je ne partage pas ma bouffe une fois qu'elle a touché mon assiette".
Ça se termine par des body-shots de tequila.

Il devait être autour de 2h30 du matin et la fête était devenue étrange : quelqu'un avait posté l'adresse sur internet et des tas de gens qu'on ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam débarquaient et poney s'ennuyait un peu. Il s'est tourné vers moi et il m'a dit "Hey, do you want to have a spin in Porsche ?" Parce que oui, poney anglais à une Boxter, rappelez vous.
Comme je venais d'arriver en Californie et que poney anglais n'était pas encore mon poney mais juste l'ami-riche-qui-ne-se-ruinera-pas-en-m'offrant-un-mojito-arrête-de-te-sentir-coupable je lui ai demandé si c'était bien juste un tour. Genre qu'il me dépose pas n'importe où super loin de mon vélo.

J'ai laissé mon sac à main chez Stephanie qui hébergeait la fête en l'absence de ses collocs, il a décapoté la Porsche et on est allé griller les limitations de vitesse de Russel Blv. On a braillé du rock anglais, essentiellement de Police et après il a mis notre chanson tout en me disant de checker les paroles le lendemain sur internet. (Je ne m'en rappelais pas le lendemain ni le surlendemain et il avait eu l'air très déçu de ma nonchalance vis à vis de ce monument quand il s'était enquis de mon avis sur la chanson la semaine suivante.)


On a fini par faire demi-tour et il m'a demandé si je voulais rentrer chez Stephanie. Je lui ai dit que oui vu que mes affaires étaient chez elle. Il me semble me rappeler qu'il a lâché un commentaire peu gracieux sur les filles qui oubliaient tout. Commentaire que je n'ai pas compris vu que pour moi on était vraiment juste parties faire un tour de Porsche parce qu'on s'ennuyait. C'est mon côté neuneu, sa voiture c'était son dernier verre chez moi en fait.

On n'est pas restés longtemps chez Stephanie de toute façon : environ 10 minutes avant que les flics n'arrivent et fassent partir tout le monde. Poney m'a dit qu'il me ramenait chez moi parce que ce n'était pas une bonne idée de rester. Bourrée-gentillette-serviable, je n'avais ni eu le temps de dessouler ni de me souler plus et donc gardais mon ahurissement béat, je lui ai dit que non parce que Stephanie était mon amie et que j'allais l'aider à nettoyer la maison. Fin de la soirée.

Je pense que c'était la seule fois où j'ai eu une chance avec lui. Après c'était du "on the hook". Et je n'ai toujours pas compris s'il cherchait à me faire passer un message, si la fille de la chanson c'était lui ou s'il était juste aussi ivre que moi. Si toi aussi tu veux donner ton avis 8 mois après tu peux jouer au grand jeu "Poney anglais est-il un connard, un crétin ou un super-égoiste" dans les commentaires.

Retournons dans le magasin de colliers. La chanson sonnait beaucoup plus plaisante et en cherchant sur youtube en rentrant j'ai fini par comprendre pourquoi. Ni la même chanson, ni le même groupe. Juste une énumération de jours dans le refrain aussi.


The Cure, oui, forcément. Ils ne jouent pas dans la même cour que Sting, au moins dans mes oreilles. J'aurais dû me douter que ça ne mènerait nulle part, l'anglais et moi, je garde pour Sting un fond de mépris tout à fait lycéen (c'est à dire motivé par l'opinion de ma camarade de classe de l'époque et des 8 chansons que je connais pour chacun d'eux). A quoi je pensais ? A des sièges chauffants je pense, mais ça méritera une autre histoire intitulée "Pourquoi mettre des talons pour Trivia Night est une énorme erreur si ton amie a systématiquement plus 30 minutes de retard".

Goodbye pony. Cure toujours.

lundi 4 avril 2011

Scream 4 dans ta culotte

Quel est le rapport entre certains états d'Australie, le Chili, la Colombie, l'Irlande, Malte et le Venezuela ?

C'est simple, l'avortement est interdit sauf cas spécifiques : danger de mort pour la mère, viol, malformation du foetus étant les seules dérogations dans les meilleurs des cas.


Pourquoi le Chili gagne le pompon haut la main ?

Le fait que l'avortement soit interdit dans toutes les situations pourrait suffire mais pour être surs de ne pas se faire souffler le trophée (je ne me suis pas renseignée outre mesure pour le Vatican mais j'ai comme idée qu'ils doivent concourir pour le titre eux aussi) ils ont interdit la pilule du lendemain en 2008.


Et c'est comme ça que tu as Fukushima entre tes cuisses tous les mois, sauf que là tu pries pour que ça fuite et que tu ne vas pas te priver de manger des sushis : c'est fortement déconseillé aux femmes enceintes. Avec les 98% d'efficacité du préservatif masculin et les 99,7% de la pilule (test PEARL) en utilisation correcte tu avais arrêté de paniquer à moins de 3 jours de retard de tes règles depuis tes premiers rapports : tu as suivi la notice, tu n'es pas tombée enceinte, tu n'as pas attrapé d'IST : tout va bien. Il y a aussi que c'est rassurant d'avoir une solution de secours à moins de 1500 euros (le prix d'un aller-retour Paris-Santiago de dernière minute), ça te rend beaucoup moins encline à la panique prématurée de type "je dois avoir mes règles dans 3 jours, comment ça je ne les ai pas encore ?".


J'ai découvert la législation locale cet après-midi. La première chose à laquelle j'ai pensé c'est à ce non chef d'oeuvre de la littérature adolescentes : 4 filles et un jean, le dernier été. Tibby est en retard de quelques jours et essaie tous une ribambelle de stratagèmes pour avoir ses règles allant de se taper sur le ventre à mettre ses plus beaux sous-vêtements.


J'ai tout d'un coup très envie de devenir abstinente pour les trois prochains mois. Savoir que j'ai 2% de chances de tomber enceinte dans un pays interdisant l'avortement et la pilule du lendemain même en faisant tout bien est tout simplement terrifiant et tout d'un coup je comprend mieux les chiliennes. Je comprend pourquoi elles sont si conservatrices, pourquoi elles beaucoup veulent se marier rapidement et se faire entretenir : dans un pays qui t'interdit de posséder ton propre corps de façon si évidente ça ne me semble plus si illogique de vouloir imposer cette responsabilité à quelqu'un d'autre aussi. Il faut être deux pour faire un enfant et puisqu'on ne te laisse pas le choix de le garder ou pas , même si ce n'est pas élégant de l'imposer à quelqu'un d'autre, c'est assurément soulageant.

Oeil pour oeil et dent pour dent.


Sur ce je vous laisse, j'ai prévu de manger du saumon cru, de faire de la corde à sauter, de l'équitation et d'aller acheter des aiguilles à tricoter. Juste au cas où …


PS : Néo m'a filé les liens de ces émissions : le sexe autour du monde diffusées sur TV5. Je n'ai pas fini de toutes les regarder mais c'est intéressant, bien fait, pas vulgaire ou racoleur et pour une fois ça ne s'intéresse pas qu'à la France et aux USA.