mercredi 30 mars 2011

Traverser les Andes



Je profite du fait qu'un protozoaire péruvien soit en train de manger le foie de Marie McFlurry, la privant de ce fait d'alcool et de gras, pour dire encore une fois : "Le Tiers-Monde c'est vraiment à chier".


Le Chili qui ne fait pas réellement parti du Tiers-Monde de toute façon a quand même quelques qualités. Les Andes par exemple !

Comme j'avais du temps et que mon visa tourisme touchait à sa fin je suis allée faire un tour en Argentine. Deux jours, essentiellement passés sur la route entre Santiago et Mendoza, c'est à dire dans les Andes, à quelques kilomètres de l'Aconcagua (>6000m, oui, ça tue sa race de petit poney).


De Mendoza il n'y a pas grand chose à dire, c'est une ancienne ville chilienne donc ça ressemble à une ville chilienne. Manger au resto ne coûte rien (sauf au MacDo dont les prix semblent fixes partout dans le monde, quel que soit le revenu moyen), pareil pour les bars.


Ma chambre d'hôtel était un peu pourrie mais suis contente d'avoir réussi à en trouver une étant donné que ma CB ne passait pas sur internet pour en réserver une avant d'être sur place.

De retour à la frontière le douanier avait l'air plus perplexe devant mon ancien visa américain que devant les 5 tampons chilo-argentins qu'ils avaient réussi à coller sur une seule page. Je suis recentrée au Chili avec un nouveau visa pour 90 jours, la vie est belle.

vendredi 11 mars 2011

Crash award, le mauvais goût récompensé

Paris, c'est un mythe dès que l'on traverse une mer autre que la Manche, et les parisiennes aussi. En temps que parisiennes expatriées nous sommes priées de ne pas être drôles, de ne pas savoir parler anglais et de vomir des paillettes sans tacher notre robe Channel et chanceler sur nos Louboutins.

La tequila et mon amour des cheeseburgers (surtout après de la tequila) me gouvernant je suis une fille, parfois involontairement, drôle, parlant anglais, rentrant avec une robe qui sent la clope froide, pieds nus et les chaussures à la main*. Vous aurez compris que j'ai beaucoup de choses à rattraper quant à la diffusion du charme à la française.

Ce qui passe par cacher à mon entourage des choses que je trouve formidables mais qui sont aussi socialement inacceptables que de ne pas se laver les mains après être allé aux toilettes.


Après m'être dandinée un casque sur les oreilles sur "Hotel Room Service" de Pitbull dans mon labo de géographie j'ai fait un rapide sondage parmi les gens en lignes sur mon FB ou sur skype. Marie MacFlurry, de façon tout à fait prévisible (c'est dire comme je connais mes amies) adore t.A.T.u., mon ex de lycée aussi à l'époque, ça doit être une maladie contagieuse. E. a sobrement avoué adorer Melrose Place et Lul adore Plus belle la vie, je ne jugerai pas. Quant à Jaune, elle ne vaut pas mieux que nous, elle connait toutes les paroles de Roméo & Juliette la comédie musicale, j'ai été fan de Notre Dame de Paris, comme tout le monde en 1998.


Il est temps d'attribuer mes crash awards. Oui, comme dans crush.


CRASH AWARD musical : Ke$ha.

C'est sur qu'elle ne fera jamais la couverture des Inrocks mais il y a quelque chose de jouissif dans le fait de danser sur du Ke$ha dans un mauvais bar. Ses textes frôlent le néant et ne font que raconter comment se saouler et faire la fête. Mais quand Lady Gaga avec "Born this way" me faisait vomir en s'auto-parodiant involontairement Ke$ha avec Blow envoyait un clip qui tuait sa race de petite licorne (littéralement). Elle a un goût vestimentaire déplorable mais pour shaker son boule sur un dancefloor ou pour essayer de garder les yeux ouverts dans le métro c'est fantastique.

Etaient aussi en lice : Pitbull, Shy'm, Florida, LMFAO


CRASH AWARD télévisuel : Jersey Shore

Pour ceux qui m'auraient loupée sautillant partout en gloussant : "Jwoow elle est faaaaat" récapitulons. 8 jeunes américains originaires d'Italie (selon leurs critères propres) adeptes du GTL : Gym Tanning Laundry qui sortent tous les soirs se mettre une race en boîte aux frais de la princesse. En gros. Et c'est magique. Surtout depuis que je suis une expatriée de la Californie. Regarder Jersey Shore c'est comme rentrer à la maison (le Kvo) ou sur G St à Davis.

Etaient aussi en lice : 90210, Greek, Gossip Girl, Glee


CRASH AWARD du poney : Guillermo Garcia Gomez

Dans Weeds, je dirais saisons 4 à 7 approximativement. Il est petit, gros, raciste, misogyne et il porte des chemises à carreau sur des t-shirt blanc. Ça fait un peu beaucoup pour un seul personnage de fiction. Y'a rien à faire, je ne comprend pas pour Nancy fini avec le patron du cartel plutôt qu'avec lui (oui spoiler, rien à foutre). Ça doit être parce qu'il me rappelle un petit/gros/chemises à carreau à qui je n'ai pas eu le temps de dire au revoir.

Etaient aussi en lice : Navid dans 90210, Dan dans Deadwood, Pauly D dans Jersey Shore, Cappie dans Greek


Il y a d'autres choses à récompenser mais il faudrait leur créer une catégorie spéciale : les mégane cabriolet jaunes, les burritos de Chipotle, Hercule et Sherlock, l'abus de "faaaaat" dans une conversation, 4chan, New Look, manger la glace à la cuillère dans le pot et remettre le pot à demi mangé dans le frigo (c'est sanitairement immonde), Twilight (mon précédent ordinateur avait pour second prénom Edward).


*En vrai non. Au Chiil personne ne danse avec une robe donc mes DG passent très bien en boîte et même sinon je ne suis pas conne au point d'aller danser avec des talons. En 6 mois à Davis je l'ai fait deux fois : une fois pour avoir une virée en Porsche au lieu de pédaler sur mon vélo et l'autre fois je suis rentrée pieds nus, l'une des deux m'ayant lâchée en route. Mauvaise idée donc.

lundi 7 mars 2011

Le droit des femmes dans ma gueule

Ça fait longtemps que je n'avais pas écrit d'article, il faut dire que j'étais très occupée à prendre sur moi pour ne pas sauter de la voiture en marche pendant que mes parents se lançaient cartes routières et guides touristiques aux visages pour savoir quand ils avaient pris la mauvaise sortie tout en écorchant le nom de toutes les villes traversées.

Les joies des vacances en famille, vous connaissez surement pas, la peine de s'étendre plus longtemps dessus.


Mes parents - que j'aime - étant repartis à Paris et mon besoin de calme ayant été restauré à grands coups de Deadwood (qui tue sa race de petit poney cela dit en passant) je peux me focaliser sur quelque chose n'ayant rien à voir : le droit des femmes à disposer de leur corps.


Non, je ne vais pas parler IVG mais tampons. Tout de suite ça fait moins engagée, je sais. On s'en remettra.

Et pour faire cela Néo, (qui est une fille, rapport à son manteau Matrix en seconde) dit que je dois écrire "parce que c'est la seule chose qui soit entrée dans mon vagin depuis longtemps". Ce qui est vrai. Et j'en ai pas honte : combien de gens peuvent dire qu'ils n'ont pas couchés depuis leur anniversaire ? Moi oui, même si c'était tout à fait fortuit à la base.

(Dans ma vraie vie, je me mords les doigts d'être au Chili et je regarde tous les jours les promotions pour la Thaïlande.)


Si toi aussi tu aimes observer tes voisins au supermarché tu as dû remarquer avant moi comment ils cachent certains articles. Ça ou alors toi aussi tu as déjà eu 15 ans et une panne d'article douteux. Comprendre quoi que ce soit ayant un rapport avec ton sexe.

Au Chili ça ne marche pas comme ça.


J'aurais été ravie de devoir enfouir une boîte de tampon sous ma barquette de champignons ligot. Mais non. Après 10 minutes d'inspection méticuleuse du rayon "hygiène féminine" j'en ai conclu qu'on ne vendait que des serviettes hygiéniques.

Et là, ça ne va pas être possible. Déjà parce que j'ai encore des kilos à perdre et que je me suis cassée une jambe le jour de la saint valentin en allant courir tous les jours sur du béton dur avec des chaussures de skate. (Enoncé comme ça j'ai envie de dire : bien fait pour ta gueule, la chute de l'histoire étant évidente. Dans la vie de tous les jours on pense que les fractures de fatigue c'est juste bon pour les femmes à ostéoporose et donc ménopausées.

Chose que je ne suis pas. Donc j'ai besoin de mes tampons pour aller à la piscine. CQFD)

Ensuite parce que je n'ai pas vécu d'intenses moments de gène dans mon apprentissage du tampon pour retourner aux couches culottes moites que tu te demandes tout le temps si elles ne vont pas déborder.


30 minutes de métro et un supermarché géant plus tard je me suis retrouvée devant un minuscule rayon de 20 cm qui vendait des tampons par boîte de 8. Et choisis ta taille mais très approximativement. Et n'espère pas prendre ton sac à main parce que rien que l'applicateur ne rentre pas.


Le féminisme commence par une boîte de tampons.